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Full text of "Papiers et lettres sur l'agriculture [microforme] : recommandé s à l'attention des cultivateurs canadiens par la Société d'agriculture en Canada"

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IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-S) 


11.25 


U    11.6 


WJ4I 


Hiotographic 
_Scienœs 
Corporation 


73  ym&J  MAIN  STRIIT 

WiiiVfR.N.Y.  MSM 

(716)t73-4S03 


CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHM/ICiVIH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadian  Institut»  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


éÀ 


Technical  and  Bibliographie  Notes/Notet  techniques  et  bibliographiques 


The  Inctitute  has  attempted  to  obtain  the  best 
original  copy  available  for  filming.  Features  of  this 
copy  which  may  be  bibliographically  unique, 
which  may  alter  any  of  the  images  in  the 
reproduction,  or  which  may  significantly  change 
the  usual  method  of  filming.  are  checked  below. 


□ 


n 


n 


n 


y 


n 


B 


Coloured  covers/ 
Couverture  de  couleur 


I      I    Covers  damaged/ 


Couverture  endommagée 

Covers  restored  and/or  laminated/ 
Couverture  restaurée  et/ou  pelliculée 


I      I    Cover  title  missing/ 


Le  titre  de  couverture  manque 


I      I    Coloured  maps/ 


Cartes  géographiques  en  couleur 


Coloured  ink  (i.e.  other  than  blue  or  black)/ 
Encre  de  couleur  (i.e.  autre  que  bleue  ou  noire) 


I      I    Coloured  plates  and/or  illustrations/ 


Planches  et/ou  illustrations  en  couleur 

Bound  with  other  matériel/ 
Relié  avec  d'autres  documents 

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La  reliure  serrée  peut  causer  de  l'ombre  ou  de  la 
distortion  le  long  de  la  marge  intérieure 

Blank  leaves  added  during  restoration  may 
appear  within  the  text.  Whenever  possible,  thèse 
hâve  been  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  pages  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissent  dans  le\exte. 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 


Additional  comments:/ 
Commentaires  supplémentaires; 


L'Institut  a  microfilmé  le  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  de  se  procurer.  Les  détails 
de  cet  exemplaire  qui  sont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliogrephique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  filmage 
sont  indiqués  ci-dessous. 


n   Coloured  pages/ 
Pages  de  couleur 

□    Pages  damaged/ 
Pages  endommagées 


Pages  restored  and/or  laminated/ 
Pages  restaurées  et/ou  pellicuiées 


r~l    Pages  discoloured,  stained  or  foxed/ 


Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

Pages  detached/ 
Pages  détachées 

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Comprend  du  matériel  supplémentaire 

Only  édition  available/ 
Seule  édition  disponible 


I      I  Pages  detached/ 

I      I  Showthrough/ 

r~pi  Quality  of  print  varies/ 

I      I  Includes  supplementary  matériel/ 

I      I  Only  édition  available/ 


D 


Pages  wholly  or  partially  obscured  by  errata 
slips,  tissues,  etc.,  heve  been  refilmed  to 
ensure  the  best  possible  image/ 
Les  pages  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possible. 


La  couvarturt  m  la  paga  da  titra  aont  daa  piwtoraproduetiom. 


This  item  is  filmed  et  the  réduction  ratio  checked  below/ 

Ce  document  est  filmé  au  taux  de  réduction  indiqué  ci-dessous. 

10X  14X  18X  22X 


26X 


30X 


y 


12X 


16X 


20X 


24X 


28X 


n 

32X 


The  copy  filmed  hare  has  baan  raproducad  thanks 
to  tha  ganarosity  of  : 

Library  of  the  Public 
Archives  of  Canada 


L'exemplaire  filmé  fut  reproduit  grflce  è  la 
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publiques  du  Canada 


The  images  eppearing  hare  are  the  best  quelity 
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of  the  originel  copy  and  in  keeping  with  the 
filming  contract  spécifications. 


Les  images  suivantes  ont  été  reproduites  avec  le 
plus  grand  soin,  compte  tenu  de  la  condition  et 
de  le  netteté  de  l'exemplaire  filmé,  et  en 
conformité  avec  les  conditions  du  contrat  de 
filmege. 


Originel  copies  in  printed  paper  covers  are  filmed 
beginning  with  the  front  cover  and  ending  on 
the  lest  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, or  the  back  cover  when  appropriate.  AH 
other  originel  copies  are  filmed  beginning  on  the 
first  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, and  ending  on  the  lest  page  with  a  printed 
or  illustrated  impression. 


Les  exemplaires  originaux  dont  la  couverture  en 
papier  est  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
per  le  premier  plet  et  en  terminent  soit  par  la 
dernière  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration,  soit  par  le  second 
plat,  selon  le  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  en  commencent  par  la 
première  pege  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustretion  et  en  terminant  par 
la  dernière  page  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 


The  lest  recorded  freme  on  each  microfiche 
shall  contain  the  symbol  — »>  (meaning  "CON- 
TINUED"),  or  the  symbol  V  (meaning  "END"), 
whichever  applies. 


Un  des  symboles  suivants  appareltra  sur  la 
dernière  imege  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbole  — »>  signifie  "A  SUIVRE",  le 
symbole  Y  signifie  "FIN". 


Maps,  plates,  charts,  etc.,  may  be  filmed  et 
différent  réduction  retios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  ère  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  end  top  to  bottom,  as  many  f rames  as 
required.  The  following  diagrams  illustrate  the 
method: 


Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc.,  peuvent  être 
filmés  è  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  è  psrtir 
de  l'engle  supérieur  gsuche,  de  gauche  è  droite, 
et  de  haut  en  bas,  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécesssire.  Les  disgrammes  suivants 
illustrent  le  méthode. 


1 

2 

3 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

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ET 


LETTRES 


SUR 


IL'AGRÎCULTURE 

COMMANDÉS  A  L'ATTBNTIOK 


DES 


fA. 


CULTIVATEURS  CANADIENS 


PAR  LA 


IN 


CANADA    • 
imprimés  en  1789. 


RÉIMPRIMfS    EN  1882 


.v^^fljPAR  FIRMIN  H.  PROULS 

DTiUR-PaOPRliTAmi    DE   LA     "  OAZlîTE 


DES  0AMPA0NE8. 


Il 


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")     I 


-",*  1, 


INTRODUCTION. 

Lee  papiers  et  lettres  oui  snivent  sont  adresciéri 
au  public  par  quelques  Messieurs  qui,  sous  ht* 
auspices  de  Lord  Dorchester,  ont  formé  une  So- 
ciété pour  l'amélioration  de  Tagrioulture  en  (/»- 
nada. 

Cependant  la  présente  publication,  n'étant  qu« 
le  fruit  d'une  société  encore  dans  son  enfance, 
Hervira  moins  à  ajouter  au  fond  de  connaissancen 
sur  Tagriculture  dans  la  Province,  qu'à  montrer 
le  zèle  de  ses  membres.  Mais  comme  c'est  l'inten- 
tion de  la  Société  de  publier  tous  les  ans  les  com- 
munications qu'on  jugera  dignes  de  l'être,  on  ose 
présumer  que  ces  publications  deviendront  danw 
la  suite  plus  importantes,  et  par  conséquent  plus 
propres  à  remplir  les  louables  vues  du  Très  Ho- 
norable Patron  Lord  Dordiester,  et  les  intentions 
bienveillantes  de  la  société  en  général. 

Conmie  l'importance  de  l'agriculture,  pour  tout(^  ' 
société,  doit  avoir  été,  dans  tous  les  temps,  le  prin- 
cipal objet  de  l'attention  des  hommes,  il  ne  amn. 
pas  nécessaire  ici  de  s'étendre  sur  les  avantagea 
qui  peuvent  résulter  d'une  culture  judicieuse  de 
la  terre.  Il  sera  peut-être  snffifuint  de  montrer 
combien  nous  sommes  affligés  que,  par  dé&ut  de 
connaissances  pour  perfectimmer  l'ancienne  pra- 
tique, soit  par  pusillanimité  à  y  traiter  que^ue 
innovation,  la  science  de  l'agriculture  ait  été  re- 
tardée jusqu'ici  dans  les  progrès  dont  elle  est  sus. 
ceptible. 

Pour  des  raisons  asseï  visibles,  l'agriculture  n'a 
point  été  portée,  en  Canada,  à  ce  degré  de  per- 
fection qu'eUe  a  atteint  dans  les  pays  les  plus 
éclairés  de  l'Burope.  Toutefois  une  communica- 
tion de  cette  connaissance,  qui  serait  le  résultat 
d'expériences  faites  dans  d'autres  pajro»  serait  ui» 
moyen  sûr  de  répandre  dans  cette  Province  use 
«oonaissanœ  plus  généittte. 


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-  4  — 

Pour  cet  effet,  la  Société  se  propose  de  reoneiF- 
Gr  avec  soin,  pour  ses  publications  annuelles,  tout 
eti  qui  pourra  lui  paraître  nouveau  et  intéressant 
HU  sujet  do  l'agriculture,  et  d'imprimer  fidèlement, 
pour  rinformation  du  public,  le  résultat  des  expé- 
riences faites  ou  .par  ses  membres  ou  par  d'autres, 
en  vue  de  perfectionner  l'agriculture  de  ce  pays. 
Néanmoins,  dans  cette  entreprise,  la  Société  aura 
des  préjugés  à  combattre  et  des  innovations  à  pro- 
poser et  à  soutenir. 

Dans  l'état  présent  du  Canada,  et  tant  qu'lT 
n'y  aura  qu'une  bien  petite  partie  de  ses  terres  dé- 
frichée, le  premier  objet  de  l'attention  est  de  pré- 
parer la  terre  à  la  culture,  de  la  manière  la  moins 
dispendieuse  et  en  même  temps  la  plus  efficace. 

La  différence  dans  la  culture  que  peut  exiger 
la  nature  du  sol  et  ses  situations  particulières  est, 
immédiatement  après,  le  premier  objet  à  considé- 
rer ;  vient  ensuite  la  méthode  de  labourer,  de 
herser,  de  semer,  de  moissonner  les  grains  et  les 
foins,  ainsi  que  les  différents  engrais  pour  les  dif- 
férents terrains  ;  le  choix  et  la  préparation  des 
semences,  et  quelle  moisson  il  convifint  de  faire 
succéder  à  une  autre  :  tous  objets  de  la  plus  haute 
importance  pour  le  cultivateur. 

L'amélioration  du  grain  ordinaire,  par  l'impor- 
tation de  semence  étrangère,  est  un  autre  objet 
(ligne  de  l'attention  du  public  . 

L'introduction  de  nouveaux  articles  de  culture, 
uhanvre  et  lin,  pour  exportation  dans  les  pays 
étrangers  ;  trèfle,  sainfoin,  luzerne  et  toute  espèce 
d'herbe  bonne  au  pâturage,  ainsi  que  des  racines 
telles  que  carottes,  navets,  betteraves  et  choux 
pour  nourrir  le  bétail  en  hiver,  est  un  objet  de 
grande  importance.  Et  pcut-ôtre  que  plusieurs 
nouvelles  plantes  natives  du  Canada  pourront  dans 
la  suite  devenir  des  articles  de  culture  Bt  de  com- 
merce dans  la  Pcovincc,  à  la  faveur  du  zèle  et  de 
t!attention  de  cette  Société,  et  par  l'industrie  fo- 
ture  des  cultivateurs  canadiens.. 


5v 


I  reoncir- 
Uei,  tout 
béreseant 
èlcinent, 
les  expé- 
d'autrcs. 
ce  pays. 
iét4  aura 
U8  à  pro- 

mt  qu'iî 
erres  dé- 
it  de  pré- 
la  moins 
fficaee. 

ut  exiger 
ières  est, 
fc  considé- 
turer,  de 
ins  et  les 
ir  les  dif- 
ition  des 
de  faire 
[us  haute 

r  l'impor- 
itre  objet 

culture, 
les  pays 
ite  espèce 
18  racines 
et  choux 
objet  de 
plusieurs 
Tont  dans 
t  de  corn- 
zèle  e^  de 
ustrie  fu- 


—  6  — 

Ces  différents  obiots  seront  particnlièremcrn; 
<«onBidérés  par  les  Directeurs  dtt  la  Société  ;  et  \en 
iiousoripteurs,  aussi  bien  que  ceux  qui  n'ont  pan 
.souscrit,  sont  invités  à  communiquer  tout  ce  qui 
paraîtra  intéressant  sur  ces  objets. 

Les  Directeurs  feront  imprimer  on  la  langue 
dea  auteurs,  toutes  les  communications  qu'ils  ju- 
geront dignes  du  public,  mais  sans  en  garantir 
l'exactitude. 

La  Société  attend  du  Clerç;é  l'assistance  la  pJuM 
marquée.  C'est  par  le  moyeu  de  ceux  qui  le  com- 
posent que  doivent  parvenir  à  la  connaissance  (in 
public,  'les  travaux  de  la  Société  ;  et  ses  publie»- 
tions  seront  sans  doute  enrichies  par  les  judicieujH'H 
observations  et  les  expériences  ingénieuses  d'une 
classe  de  Messieurs  zélés  pour  l'avancement  dt* 
leur  pays,  et  empressés  à.  montrer  leur  amour  pour 
le  genre  humain. 

La  Société  et  le  public  sont  déjà  redevables  en- 
vers le  Lord  Dorohester,  Notre  Très  Honorable 
Patron,  d'un  assortiment  de  semences,  pour  l'a- 
mélioration du  grain  en  Canada  ;  et  l'intention  de 
Sa  Seigneurie  est  de  faire  venir -d'Europe  les  meil- 
leures espèces  d'arbres  fruitiers,  et  de  procurer  un 
moyen  présent  à  quiconque  voudra  améliorer  par 
la  greffe  les  fruits  du  pays. 

Pour  ce  qui  est  du  Gouvernement,  nous  lui 
sommes  redevables  de  l'encouragement  propotsé 
pour  la  culture  du  chanvre  ;  et  comme  la  Société 
H  proposé  dans  les  esquisses  suivantes  l'instructioii 
nécessaire  pour  cette  culture,  nous  nous  flattons 
que  les  vues  du  Gouvernement  seront  remplies,  et. 

3«e  la  Province  sera  enrichie  par  la  production 
'un  article  de  si  grande  valeur,  et  si  nécessaire 
pour  le  commerce  et  le  soutien  de  la  puissance 
joaaritime  de  la  Grande-Bretagne. 


—  6  — 


PLAN  ORIGINAL 

POUR    ETABLIR     UNE    SOCIÉTÉ    D'AOBIOtTLTUU» 
PANS  LA  FBOVINOS  Dl  QUÉBEC 

M.  DGG.  LXXXIX. 

(1789.) 


\ 


l'. 


Son  Ezcellenoo  le  Trôe-Uooorable 

iiVY   LORD   D  0  R  C  H  E  S  T  E  K , 

Patron  et  Président  ; 

U  Brîg«dier-Génëral  HOPE,   Lieutenun^Gou 
yemeur,  Vioe-PréBident  ; 

LES  MEMBRES  DU  CONSEIL  ; 

L'Ev  àQUB  WJ  Canada  ; 

AVKC  AUTANT  DE  MESSIEURS  CANA 
DIENS  ET  ANGLAIS 

Qui  voudront  devenir  souscripteur». 
Hcizo  Directeurs  seront  choisis  annuellement. 

(>Q  propose  que  les  personnes  sous-nommées  fati-ieRt 

fonctions  de  Directeurs  pour  la 

pren^ière  année. 


(reo.  Davison, 
A.  J'.  Duchesnay, 
Henry  Caldwell, 
Le  comte  Dupré, 
Thomas  Scott, 
A.  Berthelot, 
Hugh  Finlay, 
C^harles  Delanaudière, 
Itévérend  M.  Bedàrd, 
Révérend  M.  Toohey, 


I 


7  ~ 


JULTUKJI 


lunt-Oou- 


CANA 

Icment. 
es  fati^nt 


"1 


I 


ti.  £.  Tacoheretu, 
Dr  M.  Nooth, 
J.  M.  de  Salsberry, 
Kenelm  OhAndler^ 
Louis  Donière,         1  ? 
David  Lynd.  j 

M.  Finlay,  Seerétaire. 
John  Lees,  ^uyer  TrëBorier. 

$«pt  des  Direoteurspourront,  dans  leur»  asoem- 
h\ée»,  procéder  aux  affitires. 

Il  sera  tenue  annuellement  une  asaembife  deA 
Muscripteurs  le  6  d'avril,  à  laquelle  chaque  membre 
pourra  proposer  oe  qu'il  croirait  avantageux  à  Va- 
^n'ioulture. 

Chaque  membre  de  la  Sooiëté  soufierîra  uac 
gainéey  qui  sera  payée  annuellement  &  l'assemblée 
^^nérale. 

Les  membres  communiqueront  àlaSooiët^  ;>ar 
la  voie  tio  ion  secrétaire,  leurs  observations  pur 
écrit,  touciiant  Icb  défauts  ou  la  mauvaise  con- 
u  [te  qu'ils  observent  dans  l'agriculture  de  leun* 
voisinages  respectifs,  avec  leurs  opinions  sur  le» 
moyens  les  plus  piopres  à  remédier  à  ces  défaut». 

Les  Directeurs  feront  les  r%les  et  n^ement« 
pour  la  conduite  des  affaires  de  la  Société. 

Québec,  22  février  1780. 

{ Circulaire.) 

À.  MM.  LES  CURÉS  DE  PAHOISSES. 
Conienant  vn  eocerofiaire  du  plan, 

Québec,  le  8  mars  1789. 
Monsieur, 

Il  vient  de  s'établir  ici  une  Sboiété  pour  l'en- 
couragement de  l'agrieultiÉre  et  potat  rao^ioration 
des  grains  dans  dette  PTôVînoe,  .laqiiéUe  Son  £x- 
««Uence  LoRi>  Dobohks^sR  a  bieil  votdu  proté- 
ger et  encourager. 

De  la  part  de  cette  doéi^té)  qi|i  eit  domposée 
des  Messieurs  de  la  pteiniâ^  èdn^îlîjNti  lile  U  Co- 
lonie, BOUS  prenons  la  fibéH4  éé  fo'à4  kstfof^r  h 


fl 


\\ 


—  8  — 

projet  de  cette  institution,  qui  n'a  d'autre  objet 
en  Yue  que  le  bien  général  de  la  Province,  w 
doutant  point  que  vous  ne  tous  prêtiez  avec  zèle 
à  Tavancer,  en  y  ajoutant  votre  nom,  aussi  bien 
qu'en  procurant  les  noms  de  ceux  de  votre  pa- 
roisse que  vous  croyez  eu  état  de  payer  la  souÉt- 
cription  modique  proposée,  et  en  communiquant 
à  la  suite  vos  lumières  sur  les  moyens  les  plu» 
efficaces  d'effectuer  les  vues  bienfaisantes  de  lu 
Société  pour  le  bonheur  général,  et  qui  ne  peuvent 
manquer  de  produire  en  peu  d'années  des  avan- 
tages solides  à  toutes  les  personnes  intéressée» 
d&ns  les  récoltes,  et  dans  la  qualité  des  grains  du 
produit  de  ce  pays.  Et  en  même  temps  prévenir 
une  disette  aussi  affligeante  et  aussi  ruineuse  que 
-<jelle  dont  le  pays  est  actuellement  accablé. 

La  Société  se  propose  de  vous  envoyer  de  bonnr 
heure  au  printemps  un  peu  de  plusieurs  espèces' 
de  grains  qu'elle  attend  d'Europe  par  les  premier» 
vai!»eauz,  et  qu'elle  croit,  par  des  expériences  d^"- 
jà  faites,  parfaitement  adaptées  au  sol  et  à  notre 
"dimst. 

J'ai  l'honneur  d'être.  Monsieur, 
Yotre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

HuGH  FiNLAT,  Secrétaire. 


Liste  dos  souscripteurs  à  la  Société  d'agriculture 
dans  la  Province  de  Québec,  sous  les  auspices 
de  Son  Excellence  Lord  Borchestbr. 

John  Antil,  écr., 

J.  B.  Gaspé,  écr.,  St  Jean  Port  J6\i, 

Thomas  Aylwin,  écr., 

*  Révd  Philippe  Toosey, 

J.  Monk,  écr.,  procureur-généralf 

*  G.  E,  Taschereau,  écr., 
Thomas  Scott,  écr., 
Peter  Stuart,  écr., 
Maloolm  Fraser,  écr., 
William  Lindsay,  écr., 
J.  B.  Depohenauz,  éor., 


.,..-. 


;./E.?T:.v'!KïJtjri  .'Vi'/JJi;*fi)w.>."')  «I  •;'»  i'wm.wiuiiiaaftiJiw«i«».w..wLw*"-i*uii..  hj 


■pi^"^H 


'aatre  objet 
rovince,  d<' 
BZ  avec  zèle 
,  auâsi  bien 
le  votre  pa- 
|rer  la  souÊt- 
imtinîquant 
3Dâ  les  pltt» 
lantes  de  Ui 
.  ne  peuvent 
a  des  avan- 
intéresséen 
18  grains  du 
ps  prévenir 
uineuse  qiw» 
abld. 

er  de  bonnr 
îurs  espèces' 
es  premier» 
ériences  d^"- 
il  et  à  notre 

eur, 

serviteur, 

Secrétaire. 


'agriculture 
es  auspicew 


tJoli, 


^. 


—  9  — 

^  John  Lees,  écr., 

Jean  Renaud,  éor., 
John  Young,  écr., 
Mathem  Lymbumer,  4eT., 
M.  John  Blackwood, 
M.  L.  Germain,  fils, 
A.  Panet,  écr., 

*  M.  L.  Dunière, 

J.  Launière,  écr., 
M.  B.  Panet, 
P.  L.  Panet,  écr., 
M.  McDonald,  Ste  Foyc, 
L'Evêque  Canadien, 
M.  Baily,  Goadjuteur, 

*  J.  Mervin  Nooth,  écr., 
Henry  Motz,  écr., 

T.  Astin  Coffin,  écr., 
Fra.  Le  Maistre,  écr.. 
Capitaine  Rotton, 
Capt  Chs  St^Ours, 
Major  Mathews, 

*  Révd  M.  Bedard, 

A.  Hubert,  curé  de  Québee, 

*  Juch.  Duchesnay,  écr., 

*  L.  de  Salaberry,  écr,, 
P.  Panet,  Juge,  P,  C, 
M.  Gravé, 

C.  Garault,  Ptre.,  St  Valier, 
Aug.-Clapion,  Supérieur  des  Jésuite», 
John  Craigie,  écr., 

*  Bertholot  D'Artigny,  écr., 

M.  Chs  Pinguet, 
Perrault  l'Aine,  écr., 
George  Allsopp,  écr., 
Robert  Lester,  écr., 
James  Shepherd,  écr., 
Alex.  Dsivison,  écr., 
Lieutenant  Foy, 

*  David  Ljnd,  écr., 


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Le  Juge  en  Chef  y 

Hogh  Finlfty, 

Thomas  Dviin, 

Edward  Hmrriflon, 

John  Collins, 

Adam  Msbane, 

J.  Q.  C.  Delery, 

Qeorges  Pownall, 

Henry  Galdwell, 

William  Grant, 

Francis  Baby, 

Samnel  Holtand, 

George  Davison, 

Chs  Delanaudièrc, 

Le  Comte  Dupré, 
Jenkin  Williams,  ëcr., 
J.  F.  Gugnet,  écr., 
Sir  Thomas  Mills, 
Isaao  Ogden,  éor., 
J.  B.  Conillard,  écr., 
Alexander  Fraser,  éor., 
J.  M.  Verrau,  Ptre.,  curé  de  St  Rocli, 
Frs  Dambourgés,  écr., 
M.  Oliva, 
M.  Félix  Têtue, 

M.  B.  Panet,  cnré,  Rivière-0«elle, 
M.  Pierre  Florence, 
M.  J.  B.  Bonenfant,  père, 
M.  François  Duval, 
M.  Meru  Panet, 

K.  Ghandler,  écr., 

Capt  Fraser,  34e  régiment. 

F.  J.  Cugnet,  éor., 

M.  Ob.  Ayiwin, 

Révd  M.  Ruisel, 

M.  Murrough, 

M.  Dufàu, 

M.  Chauveanx,  cnré  St^Pierre,  R.-H.. 

Colonel  Naime, 

Capt.  Bamtf , 

M.  F.  X.  Lefebyre,  curé  Ste  Anne  de  la  Poo. 


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—   11    — 

M.  James  Tocl, 
I^  Longmore. 

Les  nonu  des  Directeurs  sont  précèdes  d^on 
Sriqae  (*). 

)LUTI0NS  de  la  Branche  de  Québec  de  la  So- 
ciété d'agriculture,  prises  dans  les  assembléctf 
des  Directeurs,  le  31  de  mars  et  le  4  d'avril, 
communiquées  à  la  Société,  à  rawembUV^  géné- 
rale tenue  au  Château  St-Louis  le  8  d'avril 
1789. 

RESOLU. 

î.  Que  la  Société  d'agriculture  sou»  len  ausptce5' 
Très  Honorable  Lorb  Dorchesti»,  consiii- 

^ra  en  tous  les  memlwes  qui  y  voudront  souscrire 

i  y  payer  une  guinie  par  an. 

II.  Qu'eu  égard  à  la  grande  étendue  de  la  Pro- 
pnoe,  il  serait  expédient  que  la  Société  soit  divi- 

en  branches  ;  et  que  les  Directeurs  présents  à 

stte  assemblée  entreprennent  seulement  la  con- 

[uite  et  gestion  des  amtires  de  la  Soeiété  dans  \v 

ptrict  de  Québec  (qui  sera  une  des  branches) 

>ur  une  année  ; 

Et  les  souscripteurs  rendant  dans  le  district  de 

lontréal,  et  autrt>H  districts,  choisiront  et  nom- 

leront  des  directeurs,  un  secrétaire  et  un  tréso- 

[ier  pour  vaquer  aiu  affaire»  de  leurs  distriet«« 

espectifs,  comme  branches  de  la  môme  société, 

h  communiqueront  réciproquement  leurs  obser- 

rations,  ainsi  que  lo  résultat  des  expériences  qui 

e  feront  dans  leurs  district»  respectifs,  pour  Ta- 

lélioration  de  l'açriculture, 

III.  QuHl  se  tiendra  une  assemblée  générale 
M  souscripteurs  dans  le  district,  le  6  d'avril  pro- 

lain,  et  qu'il  se  tiendra  une  assembléo  générah^ 
premier  lundi  do  mois  de  mars  de  chaque  an- 

IV.  Que  leamettbres  de  1»  Société  payeront 
in  sMisoriptionB  aanuellet  au  trésorier,  à  l'a»- 

!^mblé«  gétiéMé  de  cfatque  iwiée. 


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—  1£  — 

T.  Qa*il  y  aura  quatre  termes  établis  d« 
Tannée  pour  rassemblée  des  directeurs,  savoirl 
le  15  de  février, — le  10  de  juin, — le  15  de  ko/ 
tembre, — et  le  30  de  Novembre.   Et  toutes 
fois  qu'il  arrivera  que  quelqu'un  de  ces  jours 
trouve  un  dimanche,  l'assemblée  se  tiendra  le  jo\i 
suivant. 

VI.  Que  les  Birecteurs  seront  autorisés  à  fain 
4es  régies  ou  règlements  pour  la  conduite  des 
faires  de  la  Société,  et  que  dans  toutes  leurs 
semblées  sept  membres  pourront  procéder  a 
affaires  de  la  Société. 

VII.  Que  dans  le  cas  où  le  président  ou  le  vie 
président  ne  «era  pas  présent  à  l'assemblée  annu 
elle  des  membres  de  la  Société,  il  sera  élu  un  pr 
sident  temporaire  pour  présider  alors,  par 
membres  présents,  et  ils  procéderont  ensuite  à  élin 
par  scrutin,  à  la  pluralité  des  voix,  au  moins  huij 
sujets  natifs  anglais,  et  huit  sujets  natifs  can^ 
diens,  souscripteurs,  de  même  qu'un  secrétaire 
un  trésorier  pour  conduire  et  gérer  les  affaires 
la  Société  dans  ce  district,  pour  l'année  suivant 

VIII.  Que  le  président,  vice-président,  ou  pré 
sident  temporaire  qui  présidera  aux  assembla 
des  directeurs,  pourront  convoquer  des  assemblée 
extraordinaires,  toutes  les  fois  que  les  occasioi 
pourront  l'exiger. 

IX.  Que  le  secrétaire  et  le  trésorier  de  1^ 
branche  de  Québec  de  la  Société  auront  chacun| 
une  voix  dans  l'assemblée  des  Directeurs. 

X.  Que  le  trésorier  tiendra  ses  comptes  prêts] 
À  être  approuvés  à  l'assemblée  annuelle. 

XL  Que  la  Société  regarde  les  moyens  de  pré-l 
Ycnir  -ne  qui  occasionne  le  blé  noir  ainsi  que  Va] 
voinc  noire,  comme  un  des  principaux  et  premienl 
objets  de  leur  enquête.  Et  que  les  meilleures  mé-l 
diodes  de  préparer  la  semence  soient  reoomman-l 
dées,  afin  d'en  faire  l'expérience  dans  le  ooun  d«| 
la  aaiaon  suivante,  dans  toute  la  Brovinoe. 


—  13  — 


V. 


IFFiRKNTSS  HANliBES  POUR  PBtPARXR'  LBBLfi 
DB  8EMEN0E  POUR  ÉVITER  LA  OARIE  OU 
CE  qu'on  appelle  ORDINAIREMENT 
"  BLÉ  NOIR  "   DANS  CE  PAYS. 


fanière  qui  a   été  employée    avec    succès  par 
M.  de  la  Valtrie,  dcms  le  district 
de  Montréal. 

On  commence  en  lavant  le  blé  à  deux  ou  trois 
lux  afin  de  r<îpandrc  avec  l'eaii  les  grainages  qui 
irnagcnt  ;  pour  cliaque  minot  de  blé  qu'on  veut 
réparer  on  prend  deux  livres  et  demie  de  chaux, 
krsque  la  chaux  est  vive,  et  troi«  livres  lorsqu'elle 
)t  un  peu  éteinte,  et  dix  pots  d'eau  commune  ; 

fait  bouillir  environ  le  quart  de  l'eau  et  on  y 
iet  la  chaux  pour  dissoudre,  et  détremper,  en  y 
pettant  un  peu  d'eau  froide;  si  l'effervescence  est 
rop  forte,  étant  dissoute  ou  y  ajoute  le  restant  de 
eau,  ensuite  on  y  jette  le  blé,  on  remue  le  tout, 

qu'il  faut  réitérer  de  deux  heures  en  deux 
jures;  le  blé  peut  rester  ainsi  dix  ou  douze 
Burep.  Lorsque  le  blé  aura  trempé  ainsi  le 
^nips  prescrit,  on  peut  prendre  la  moitié  de  ce- 
li  de  dessus  pour  semer  de  suite,  et  le  reste,  qui 

sera  pas  encore  assez  sec  pour  être  manié,  il 

lut  le   mettre   à  l'ombre,    et   étendre  pendant 

lelquos  heures.  Comme  le  blé  se  trouve  beau- 

|)up  renflé,  la  semence  doit  aller  'e  même  train 

le  de  coutume,  parce  que  le  grain  fournit  à  plus 

10  terrain,  il  faut  un  cinquième  et  même  un  quart 

G  semence  de  moins  :  ce  qui  fait  un  objet  assez 

jousidérable  pour  mériter  l'attention  du  cultiva- 

funièrc  ordinairement  employée  par  les  fermiers 
d'Angleterre. 

On  recommence  comme  dans  la  manière  précé- 
lente,  en  lavant  le  blé  en  deux  ou  trois  eaux,  jus- 
qu'à ce  qae  la  dernière  eau  sorte  claire,  et  on  ôte 
kms  lee  grainages  qui  surnagent  ;  ensuite,  ayant 


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~  14  — 

r»it  une  Mumure  de  ml  ooacunnn  assec  ibrte  pouJ 
faire  flotter  un  œuf  frais,  on  y  met  tremper  le  bld 
trente  heures,  un  moindre  temips  ne  suffit  point,  ctj 
le  remuant  de  temps  en  temps  ;  le  blé  ayant  trei 
pé  dans  la  saumure  le  temps  prescrit,  on  rétendl 
le  plus  mince  qu'on  pourra  sur  un  plancher,  ni 
ayant  passé  dessus  une  quantité  de  chanx  eul 
poudre,  on  le  balaye  d'un  côté  à  l'autre  jusqu'il 
ce  que  tous  les  grains  de  blé  soient  détachés  loti 
uns  des  autres  et  qu'ils  paraissent  blancs  et  cnuT 
verts  de  chaux  ;  en  cet  état,  on  peut  le  semer  ioij 
médiat. «ïMont. 

Attti'e  manière  pratiquée  par  Im  fermier» 
dAngletare. 

On  prend  de  Teau  qui  coule  d'un  tas  de  fumierl 
en  quantité  suffisante  pour  couvrir  le  blé  qu'onl 
veut  préparer  ;  on  y  ajoute  une  livre  de  salpêtn| 
et  assez  de  sel  commun  pour  faire  une  saumui 
asses  forte  pour  faire  flotter  un  œuf  irais  ;  on  rnetl 
tremper  le  blé  dans  cette  saumure  pendant  doutel 
heures  ;  ensuite  on  l'étend  sur  un  plancher,  et  odI 
le  fait  sécher  avec  de  la  ohauz  vive  dans  la  tat^^nl 
cî-4eaBus  indiquée.  Le  blé  ainsi  préparé  doit  Ctrel 
semé  le  même  jour  ou  lelendemam,  car  s'il  restait  I 
quatre  ou  cinq  jours  dans  la  chaux  l'écorce  du 
blé  se  soulèverait  et  il  ne  pousserait  pas. 

Manière  recommandée  fortement  dont  un  préclt\ 

d! expérience»  faitei  en  1755  «<  1756,  à  Tria- 

non,  MUS  les  yevx  de  Louis  XV,  lequel 

précis  a  été  réimprimé  à  Paris  par 

ordre  du  Red  en  1786. 

Par  chaque  minot  de  blé  qu'on  veut  préparer, 
<m  prend  omq  livres  de  bois  franc  et  six  pintee 
d^eau  commune  ;  avant  mis  ies  cendres  dans  un 
ouvier,  on  vene  leaa  deraus,  et  comme  on  nel 
trouve  pM  ordinairement  une  chaudière  asséxl 
graade  pour  chauffer  à  U  fois  toute  l'eau  qu'on 
Tetft  «mplojrer,  on  leoplit  tme  ohaadièie  la  plv0 


TSTT- 


...Uiiii  i  '.  ^ij'^a^si^mm^m'mmmm 


ises  fbrte  poun 
tremper  le  blj 
luffit  point,  csl 
lé  ayant  trei 
rit,  on  réteDdl 
plancher,  (il 
de  chanx  enl 
autre  jusqu'àl 
t  détachés  \m 
blancs  et  coul 
t  le  semer  iuij 

t/ermierg 

tas  de  fumierl 

le  blé  qu'ool 

re  de  salpêtnl 

une  saumure! 

frais  ;  on  metl 

tendant  douzel 

lancher,  et  od[ 

dans  la  ta(^)nl 

paré  doit  (itn\ 

car  s'il  restait  1 

z  l'écoroc  dnl 

pas. 

MM  un  priât 
56,  à  Tria- 
^,  lequel 
19  par 


'eut  préparer, 
et  six  pintoc 
dres  dans  ud 
omme  on  ne 
radière  acses 
ïe  l'eau  qu'on 
idièie  U  plvii 


~  15  — 

u:;rande  qu'on  trouve  commode,  de  partie  de  l'eau  ; 
on  la  fait  chauffer  et  la  verse  dans  le  cuvicr  ; 
on  fait  chauffer  de  même  à  plusieurs  reprisée 
partie  de  l'eau,  et  on  la  verse  dans  le  cuvier  jus- 
qu'à ce  que  le  tout  soit  tiède  ;  on  remue  souvent 
les  cendres  pendant  les  deux  premiers  jours,  et  le 
troisième  on  les  laisse  reposer,  ôtant  de  temps  en 
temps  tout  ce  qui  surnage  ;  les  cendres  étant  re- 
posées, le  troisième  jour  on  retire  la  lessive  à  clair 
dans  un  autre  cuvier,  en  perçant  dans  le  premier 
\m  petit  trou  à  fleur  des  cendres,  ensuite  on  prend 
deux  onces  de  chaux  vive  pour  chaque  pinte  de 
la  lessive,  on  y  met  la  chaux  pour  dissoudre  ;  la 
chaux  étant  dissoute,  on  la  verse  dans  la  lessive, 
et  on  fait  chauffer  à  différentes  reprises,  partie  de 
la  lessive  qu'on  verse  dans  le  cuvier  jusqu'à  ce 
que  le  tout  soit  tiède  ;  ayant  bien  remué  et  mêlé 
la  chaux  dans  le  cuvier,  on  y  verse  le  blé  qu'où 
veut  préparer  en  le  remuant  bien  ;  l'ayant  laissé 
tremper  dans  U  lessive  dix  minutes,  on  le  retire 
et  le  fait  sécher  sur  des  planches  ou  sur  des  drape 
le  plus  promptement  possible,  en  l'étendant  le  plus 
mince  qne  l'on  pourra.  Le  blé  étant  bien  séché, 
peut  se  conserver  deux  mois  avant  de  l'ensemen- 
cer. On  peut  choisir  le  temps  le  plus  convenable 
pour  en  fiiire  la  préparation. 

Pour  semence,  il  faut  prendre  du  blé  beau  et 
sain,  surtout  exempt  de  la  plus  légère  moucheture 
ou  ce  qu'on  appelle  ordinairement  taché.  Dans  ce 
cas,  le  blé  n'a  pas  besoin  d'être  lavé  préalable- 
ment à  la  préparation  dans  la  leœîve  ;  au  con- 
traire, si  le  blé  est  taché  il  faut  le  laver  à  plu- 
sieurs reprises  dans  l'eau  commune  jusqu'à  ce  que 
la  dernière  eau  sorte  claire,  ôtant  tout  ce  qui  sur- 
nage et  ensuite  le  faire  sécher  avant  de  le  tremper 
dans  la  lessive. 

AtUre  manière  prtUiquie  en  France, 

Pour  chaque  minot  de  blé  qu'on  veut  préparer, 
on  j^rrad  une  livre  de  chaux  vive,  une  livre  et 
émmé  de  oendre  de  bois  franc,  une  livre  de  sel 
mmmwa  et  deux'  poia  d*e»ii,  oa  tes  met  dans  «b 


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—  16  — 

envier,  ci  on  les  remue  de  tempe  en  temps  jusqu'il 
ce  que  la  chaux  soit  entièrement  dissoute  ;  ensuite 
on  j  verse  le  blë  et  le  laisse  tremper  environ  diz' 
minutes,  après  quoi  on  le  relevé  et  le  fait  sécher 
comme  ci-dessus.  Le  blé  ainsi  préparé  peut  être 
Hemé  le  même  jour,  mais  on  ne  doit  point  le  gar- 
der plus  de  qua£re  ou  cinq  jours. 


(îopie  d'une  lettre  circulaire  renfermant  les  diffé- 
rentes manières  de  préparer  le  blé  de  semencC; 
oi-doÉ«u8  mentionnées. 


Qaébec,  6  avril  1789. 


Monsieur, 


Je  me  fais  l'honneur  de  vous  transmettre  l'ex- 
trait des  minutes  de  la  Société  d'agriculture,  tou- 
chant les  préparation»  des  blés  de  semence  avant 
do  les  mettre  en  terre.  On  peut  eu  faire  l'cxpé- 
rionoe  en  petit. 

Tl  faut  y  être  exact,  et  ne  pas  se  rebuter  pour 
«n  (Map  d'essai  manqué.  , 

fie  suis  avec  considération,  Monsieur, 

Votre  très-humble  serviteur, 

HuGH  FiNLAY,  Secrétaire 

pour  la  Société?  d'agriculture. 


A  une  assomblé'e  des  Directeurs  tenue  le  13  jui» 
1789,  le  trésorier  a  vernis  la  lettre  et  facturo 
suivante  du  don  fait  par  Lord  Doecukster, 
de  diverses  semences  et  grains. 

Monsieur, 

Je  vous  envoie,  par  ordre  de  Son  Excellence 
Lord  Dorchester,  les  connaissements  et  factures 
de  diverses  espèces  de  semences  d'avoine,  d'orge 
et  autres  grahis  mis  à  bord  de  VAdventure,  Capt.. 


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y'f^f'f'i^f^^lf'tw^Fi&mmmmmmmmmimmm 


17  — 


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KeatooD,  et  du  LUlieg,  Capt.  Bavig,  que  1»  So> 
«b'iétë  d'i^iottltare  voudra  bien  accepter  et  en  dis- 
poser comme  elle  jugera  le  mieux  ;  ainsi  que  deux 
eents  minota  de  graines  de  chanvre,  envoyés  par 
ordre  du  Gouvernement. 

Je  suis  sincèrement,  Monsieur, 

Votre  trôs-obéissant  serviteur, 

Thos.  Aston  Coppin. 

.lohn  Lees,  écr.,  Trésorier  de 

la  Société  d'agriculture.. 

(Soua  omettons  ici  le  détail  de  la  facture  qui. est 
sans  intérêt  pour  le  lecteur.) 


(ktpie  d'une  lettre  écrite  par  le  président  de  la 
Société  d'agriculture,  à  Son  Excellence  Lord 
Dorcheeter,  à  la  réquisition  des  Directeurs. 

Québec,  13  juin  1789. 
Afilord, 

C'est  avec  la  plus  vive  satisfaction  qu'en  obéis- 
i>ant  aux  ordres  des  Directeurs  de  la  Société  d'a- 
jjriculture,  j'ai  l'honneur  de  faire  à  votre  seigneu- 
rto  leurs  remerciments  les  plus  sincères  do  votre 
(ion  généreux  de  grains  et  de  semences,  qui  sont 
arrivés  trop  tard  pour  être  semés  cette  année.  Les 
Directeurs  prendront  les  précautions  nécessaires 
pour  les  répandre  avec  plus  d'avantage  Tan  pro- 
chain. Le  patronage  efficace  de  votre  seigneurie 
à  cette  Société^  et  votre  générosité  en  cette  occasion 
>!ont  de  nouvelles  preuves  de  votre  attention  pa- 
triotique et  paternelle  pour  cette  Province  ;  les 
Directeurs  de  leur  côté  ne  peuvent  manquer  de 
l)rofiter  d^un  exemple  si  éminent  pour  rendre  la 
^iociété  d'c^ieulture  d'une  utilité  puMique  auin 
trrande  que  leur  capacité  le  permettra. 


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1. 


i.mijium.im.'.M.,Jlltmi.jV:l  :,jUJL^  J.,V„ 


.-  18  - 

,X  ttoe  asaemblée  spëoiale  de  la  Société  d'agrical* 
tare,  tonue  le  28  juillet  1789,   le  Président 

Eroposa  qun  le  Très-Révérend  Evêquo  de  la 
Fouvella  Ecosse,  alors  à  Québec,  fut  admi» 
comme  Membre  Honoraire  de  la  Société  d'a- 
griculture do  ce  district. 

Résolu,  que  le  secrétaire  de  la  Société  aille 
immédiatement  trouver  Sa  Grandeur  pour  Tinfor- 
jaer  qu'il  avait  été  admis  unanimement  commn 
membre  honoraire,  et  le  prier  d'assister  à  une  a»- 
•emblée  des  Directeurs  qui  devait  se  tenir  ce  jour 
là  à  midi. 

L'Evêque  s'y  rendit  en  conséquence  du  messa^f^ 
qui  lui  fut  délivré  par  le  secrétaire. — Il  remercia 
les  directeurs  de  l'honneur  qu'ils  lui  faisaient,  et 
les  informa  qu'il  y  avait  sur  pied  dans  la  Nou- 
velle Ecosse  un  plan  pour  une  semblable  Société  ; 
que  sitôt  qu'elle  serait  formée  il  correspondrait 
avec  le  secrétaire  de  la  Société  d'ici,  et  lui  com- 
muniquerait le  résultat  de  toutes  les  expériences 
qui  seraient  faitts  dans  la  Province  de  la  Nouvelle 
Ecosse,  pour  l'avancement  de  l'agriculture.  Il  pria 
les  directeurs  de  recommander  au  secrétaire  de 
la  Société  d'ici  do  lui  transmettre  le  résultat  de» 
expériences  fait'^s  «  n  Canada,  pour  être  présentée» 
à  la  Société  de  la  Nouvelle  Ecosse. 

Résolu  en  conséquence. 


MirnODE  DE  PRÉPARER  LE  BLÉ  DE  SEMENCE. 

D'après  les  expériences  faites  par  Monsieur 

,  Jacques  Cartier,   de  la  paroisse  de  St- Antoine 

sur  la  Rivière  Chambly,  il  parait  que  le  blé  noir 

peut  être  prévenu  efficacement  par  la  précaution 

niivantp  : 

Qn  lave  trois  fois  le  blé  que  l'on  veut  semer,  et 
laisser  couler  l'eau  après  le  troisième  lavage.  Il 
faut  ensuite  le  tromper  courant  dix-huit  heareé 
d^ns  de  la  saumure  assez  forte  pour  porter  ub 
<»àf^  et  l'étepdre  ensuite  sur  ie  plandier  pour 
dtor  la  saun^ura.  Tandis  que  le  blé  est  eaoïora 


mrmmmirmmmm 


—  19  — 


I  messaurt^ 


3EMKNCE. 


humide,  on  sasee  dessu»  de  la  chaux  vive  égale- 
ment, en  le  remuant  avec  une  pelle,  et  l'on  conti- 
nue ainsi  jusqu'à  ce  que  tous  les  grain»  en  soient 
également  poudreux  ;  un  demi  gallon  de  chaux 
suffit  pour  un  minot  de  blé.  En  le  remuant  avec 
la  pelle,  le  blé  deviendra  bientôt  sec  et  bon  à  se- 
mer. 

M.  Cartier  a  préparé  de  cette  manière,  et  semé 
aussitôt  du  blé  charbonné  ;  l'échantillon  envoyé 
aux  Directeurs  de  cette  Branche,  comme  produit 
de  cette  semence,  est  un  grain  parfaitement  net 
et  bien  plein. 


NUB   LES   EFFETS  DU    0YP8UM    OU    PLATRE    DE 
PARIS   COMME   ENGRAIS. 

(Extrait  ctune  lettre  d'un  gentilhomme  résidant 
dans  la  Pensylvanie,  à  son  ami  à  Québec.) 

"  Vous  avez  ci-imclus  le  récit  des  expériences 
"  faites  du  plâtre  de  Paris  autrement  appelé  gjfp- 
"  sum.  Si  quelque  autre  information  est  nécessaire 
"  vous  l'aurez. 

"  Je  vois  par  une  publication  récente  d'Arthur 
''  Young,  qu'il  en  fait  mention  comme  d'un  engrais 
"  très  utile  ;  mais  je  n'ai  encore  pu  parvenir  à  sa- 
"  voir  ce  qu'il  dît  touchant  son  usage. 

"  Cet  engrais  a  produit  une  grande  révolution 
"  dans  l'agriculture.  De  belles  prairies  de  ce  pays 
"  ne  sont  plus  estimées  comme  elles  l'étaient  au- 
<<  paravent,  car  nos  coteaux  arides  sont  devenus, 
"  au  moyen  de  cet  engrais  précieux  et  à  grand 
'^  marché,  beaucoup  plus  fertiles  que  les  meilleurs 
''  bas-fonds  pour  l'herbe.  Enfin  la  valeur  des  ^- 
"  miers  est  beaucoup  diminuée,  car  il  est  beaucoup 
"  plus  avantageux  pour  le  cultivateur  d'acheter  le 
"  plâtre  à  §  d'une  piastre  le  minot  pour  ses  prai- 
*'  ries  que  d'y  mettre  son  fumier. 

"  Cette  découverte  surpasse  toute  croyance. 
"  Elle  embarrasse  le  philosophe  et  étonne  le  culti- 
"  vàteor.  Elle  nous  fait  voir  que  tous  les  raisoniM- 
ments  que  Ton  a  fa'its  jusqu'ici  sur  les  prinoipeB 


%  ■ 


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"*  »■'•'■*  ".^nmr^Bennn^ 


—  20  — 


^  do  là  Tëgétation  étaient  «ans  foadeaent,  et  qt»- 
^  nous  lés  ignorons  totalement.  " 

Kxpérieneei  tur  le  Gyptum  ou  pléUrt  de  Parié 
comme  entrais.. 

En  réponse  à  oe  que  vous  désirez  ravoir  ton- 
ehant  le  Gypttum,  ou  pl&tre  de  Paris,  je  vous  en 
donnerai  toute  l'information  que  j'ai  acquise  par 
ma  pro^n-e  expérience  et  celle  de  mes  voisins. 

La  meilleure  espèce  de  plâtre  est  tirée  des  oô- 
l«aux  qui  sont  dans  les  environs  de  Paris  ;  on  le- 
dojjoond  sur  la  Seine,  et  on  l'exporte  du  Havre  de 
Orâco.  J'ai  appris  qu'il  y  en  a  de  grandes  car 
rières  dans  la  Baie  de  Fundy,  dont  j'en  ai  vu  qui 
était  aussi  bon  que  celui  de  France  ;  mais  on  a 
fait  usage  sans  effet  de  plusieurs  cargaisons  qu'on 
en  a  apportées  à  Philadelphie.  Il  est  probable 
qu'où  l'avait  pris  sur  la  surface  du  terrain,  et  que 
par  conséquent  le  soleil  et  l'air  lui  avaient  ôté  les 
qualités  propres  à  lu  végétation.  Les  morceaux 
(i|ui  sont  composés  de  specularis  plates  et  luisantes 
sont  préférés  ù>  ceux  qui  sont  formés  de  particules 
rondes  comme  le  sable.  Quand  il  est  pulvérisé  et 
mis  sec  dans  un  vaisseau  de  fer  sur  le  feu,  celui 
qui  est  bon  bout  bientôt,  et  une  grande  quantité 
lie  l'air  fixe  qu'il  contient  s'évade  par  l'ébuUition. 
()a  le  pulvérise  d'abord  avec  un  moulin  à  étam- 
]H>r,  et  ensuite  on  le  moud  dans  un  moulin  ordi- 
naire à  farine.  Plus  il  est  fin  meilleur  il  est,  il  so 
répandra  par  ce  moyen  plus  généralement.  Il  est 
hr>u  de  le  semer  lorsqu'il  pleut.  Si  cela  ne  se  peut 
faire  commodément  il  faut  l'humecter  un  peu, 
alors  on  peut  le  semer  quand  on  veut.  La  quan- 
tité la  plus  approuvée  pour  faire  pousser  le  foin 
est  six  minots  par  arpent.  Il  n^jr  a  point  d'art 
dans  cette  semence,  sinon  de  la  répandre  aussi 
également  qu'il  est  possible  sur  la  surface  de  la 
terre.  Il  serait  à  propos,  de  ne  pas  le  mettre  sur 
la  terre  avant  que  les  gelées  du  printemps  soient 
passées,  ni  avant  que  la  végétation  soit  commen 
eéé.  La  saison  de  le  semer  est  en  avril,  mai,  juin. 


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.jaiHet  et  août,  et  ménie  en  Beptembte.  Son  effet 
M  manifeste  ordinairement  dix  ou  quinse  ioun^ 
«près  qu'il  a  été  semé  ;  de  aorte  aa'au  bout  de  eb 
semaines  l'herbe  a  orû  considérablement.  U  fatft 
le  semer  sur  les  tervains  aces  qui  n'ont  pas  ooo- 
tume  d'être  inondés.  J'en  ai  semé  sur  du  sable,  de 
l'argile  et  de  la  glaise,  et  il  est  difficile  de  dire  sur 
lequel  de  ces  terrains  il  a  mieux  opéré,  quoique 
son  efiPet  se  manifeste  plutôt  sur  le  sa.^le.  On  se 
seit  de  cet  engrais  en  ce  pays  depuis  plus  de  douse 
ans.  On  peut  estimer  sa  durée  depuis  sept  à  dix 
ans.  suivant  les  coo  naissances  les  plus  sûres  que 
j'ai  pu  me  procurer  sur  cet  objet,  car  ainsi  que  iet> 
autres  engrais,  sa  durée  varie  selon  la  nature  du 
sol  i)ur  lequel  on  le  met.  Un  de  mes  voisins  en  se- 
ma il  y  a  six  ai  1  une  pièce  de  prairie.  Un  autre 
champ  il  y  a  quatre  ans  ;  une  grande  partie  de 
ma  terre  Ta  été  en  1788.  Nous  fauchons  réguliè- 
rement deux  fois,  et  mettons  nos  animaux  paître 
dans  l'automne  sur  le  terrain  ainsi  fauché.  Il  n.'y 
a  point  d'apparence  de  diminution,  car  la  récolte 
présente  est  toute  aussi  bonne  qu'aucune  précé- 
dente. J'ai  cette  année  fauché  envimm  cinquante 
arpents  de  trèfle  rouge,  de  franc  foin  et  trèfle 
blanc,  où  l'on  avait  mis  du  plâtre  en  mai,  juillet 
et  septembre  derniers.  Plusieurs  personnes  qui  ont 
vu  ce  foin  l'ont  estimé  à  deux  tonneaux  par  ar- 
pent ;  mais  je  ci^ule  à  trois  tonneaux  pour  let* 
deux  xiécoltes.  Plusieurs  endroits  où  l'on  n'avait 
point  mis  de  plâtre,  n'ont  produit  que  si  peu 
"qu'ils  ne  valaient  pas  la  peine  d^être  fauchés. 

Su  avril  1788,  je  couvris  une  petite  pièce  de 
(erre  en  prairie  avec  du  fumier  dans  un  ohacip 
épuisé  ;  j'y  semai  aussi  du  plâtre  pour  éprouver 
la  différence.  Je  fauchai  deux  fois  l'an  passé  le 
terrain  fumé,  et  celui  où  j'avais  mis  du  plâtre,  et 
«e  dernier  produisit  toujours  davantage.  Il  faut 
«voir  attention  en  semant  le  trèfle  d'y  mêler  en- 
viron un  tiers  de  graine  de  franc  foin,  ce  jqui  est 
d'un  grand  avantage,  en  ce  que  le  dernier  empêche 
Tautre  de  tomber,  le  facilite  Deauooup  pour  sédier, 


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—  22  — 

et  fait  un  beaucoup  meilleur  fourrage.  Le  ^l&troi 
opère  également  sur  les  autres  herbes  de  même 
que  sur  le  trèfle.  On  dit  qu'il  a  un  bon  effet  sur 
le  blé,  si  on  le  sème  le  printemps,  mais  je  n'en 
ai  pas  fait  l'expérience.  Il  est  très  favorable 
au  blé-d'Inde.  On  en  peut  mettre  une  cuillerée 
pour  chaque  sillon,  immédiatement  après  qu'on  a 
rechaussé.  Il  paraît,  par  des  expériences  exacte» 
faites  l'année  dernière  et  rapportées  à  notre  So- 
ciété d'agriculture,  que  cette  quantité  de  plâtre  a 
produit  un  surcroit  de  neuf  minots  de  grain  par 
arpent.  Comme  l'usage  de  cet  engrais  extraordi- 
naire et  à  bon  marché  et  devenu  général  dans  cet 
Etat,  et  que  plusieurs  laboureurs  intelligents  en 
font  maintenant  des  expériences  ;  je  ne  doute  pas 
que  ses  divers  usages  ne  soient  mieux  connus  l'au- 
tomne prochain,  et  plus  étendus.  Je  me  ferai  alor» 
un  plaisir  de  vous  en  informer. 

Expériences  faites  du  plâtre  de   Paris  dans  le 

Province  de  la  Pensyhanie,  communiquées 

par    wi    Gentihommc    en    cette    ville, 

membre  de  lu  Société  d'agriculture. 

(Copie  d'une  lettre  de  Robert  Morris  à  Jessc 
Lawrence.) 

"  Après  la  conversation  que  nous  avons  eue 
ensemble,  toi  et  moi,  au  sujet  du  plâtre  de  Paris, 
j'ai  cru  qu'il  ne  serait  pas  mal  à  propos  de  te  fairt> 
le  récit  de  plusieurs  épreuves  que  j'ai  faites  de  c(! 
plâtre  comme  engrais  pour  la  terre.  Il  me  fut  en 
1775  recommandé  comme  tel  ;  j'en  achetai  quel- 
ques minots;  mais  j'y  avais  si  peu  de  confiance, 
que  je  n'en  fis  usage  qu'en  1778  ;  dans  le  mois  de 
mars  j'en  semai  2^  minots  par  arpent  sur  un  ter- 
rain que  j'avais  labouré  et  semé  ae  trèfle  le  prin- 
temps précédent,  laissant  dans  le  milieu  une  pièce 
non  semée  ainsi  que  de  chaque  côté.  Cette  année 
là,  le  trèfle  vint  à  la  hauteur  d'environ  12  pouces 
où  Ton  n'avait  point  semé  de  plâtre,  mais  où  l'on 
avait  semé  du  plâtre  il  crût  à  la  hauteur  de  34 


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~  23  — 

pouces.  Je  semai  les  quatre  années  suivantes  ce 
terrain,  qui  produisit  moins  de  foin  chaque  année, 
au  lieu  que  celui  où  il  y  avait  du  plâtre  donna  une 
augmentation  en  proportion  de  la  première  année, 
•fe  labourai  ensuite  toute  cette  pièce  de  terre  à 
l'exception  d'un  quart  d'arpent,  sur  lequel  je  mis 
«ncore  du  plâtre  de  Paris  en  l'année  1 785,  et  point 
d'autre  engrais  quelconque  depuis  1778,  et  qui  est 
à  présent  en  beaucoup  meilleur  étnt  que  dans  ce 
temps  là,  et  elle  m'a  produit  environ  deux  ton- 
neaux de  foin  chaque  année  depuis  pour  la  pre- 
mière récolte,  une  seconde  récolte  assez  passable, 
et  quelque  fois  une  troisième  ou  de  bon  pacage. 
liSL  dernière  fois  j'y  mis  du  plâtre  à  raison  de  six 
niinots  par  arpent.  J'ai  aussi  fait  plusieurs  expé- 
riences d'une  autre  nature  ;  je  l'ai  essayé  avec  du 
blé-d'Inde,  où  il  a  passablement  réussi  ;  avec  du 
blé  sarrasin,  qu'il  fait  pousser  si  vite  qu'il  l'a 
toujours  fait  tomber,  de  sorte  que  j'ai  perdu  ma 
récolte.  Je  l'ai  essayé  avec  du  blé,  et  il  n'est 
pas  possible  de  découvrir  s'il  fait  aucune  diflfé- 
renoe  lorsqu'on  le  sème  sur  la  récolte  ;  mais  quand 
on  le  sènie  sur  la  terre  où  croît  l'herbe,  qu'on  la- 
boure cette  terre  et  y  sème  du  blé,  il  produit 
un  effet  étonnant.  Il  y  eut  l'automne  dernier  un 
an,  après  avoir  coupé  huit  arpents  de  blé,  je  se- 
mai de  la  graine  de  trèfle,  qui  avait  très  bonne 
apparence  dans  l'automne  ;  mais  l'hiver  ayant  été 
très  rude,  avec  peu  de  neige,  le  trèfle  était  mort 
le  printemps;  j'en  semai  de  nouveau  avec  environ 
Mix  minots  de  plâtre  de  Paris  par  arpent,  et  au 
temps  de  la  moisson  j'avais  sur  toute  cette  pièce 
du  trèfle  de  plus  d'un  pied  de  haut,  que  je  fÎEiuchai 
deux  ou  trois  semaines  après  mon  blé  coupé.  Je 
crois  que  j'aurais  pu  faucher  un  tonneau  de  foin 
sur  chaque  arpent,  et  je  suis  certain  que  si  je 
n'eusse  pas  mis  du  plâtre  de  Paris  dessus,  je  n'y 
aurais  point  eu  de  foin  bon  à  faucher.  J'ai  vendu 
de  cet  engrais  à  plusieurs  personnes  dans  cet  Etat, 
ainffl  que  dans  la  Nouvelle  Jersey,  Maryland,  D»- 
Uware,  etc.,  qui  après  avoir  fait  l'expérienee,  m'en 


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—  24  — 

«ont  demandé  d'autre  en  grande  quantité,  ce  qui 
me  porte  à  croire  qu'ils  esa  ont  retiré  les  même» 
avantages  que  moi. 

Je  suis  avec  respect,  ton  ami, 

I  Robert  MoRBii^. 

Philadelphe,  16  février  1789. 

Je,  Clément  Biddle,  écuyer,  Notaire  Public 
pour  Philadelphie,  duement  commissionné  et  qua- 
lifié, certifié  que  Robert  Morris,  meunier  et  fer- 
mier du  comté  de  Philadelphie,  qui  a  écrit  ce  qui 
est  ci-dessus  certifié  par  lui-même  de  sa  propre 
main  à  moi  bien  connue,  est  une  personne  de  bon 
caractère  et  de  bonne  réputation  ;  que  j'ai  été  snr 
sa  ferme,  et  que  j'y  ai  vu  beaucoup  d'apparentr 
d'augmentation  de  produit  par  l'usage  du  plâtre 
'de  Paris  ;  et  je  suis  d'opinion  qu'on  doit  ajouter 
toi  à  son  certificat  ci-dessus  écrit  à  ce  relatif.  Le 
dit  plâtre  de  Paris  est  venu  de  la  Nouvelle  Ecosse. 
et  est  en  grande  réputation. 

En  témoignage  de  quoi,  j'ai  signé  le  présent,  et 
apposé  mon  scel  notarial,  à  Philadelphie,  celSme 
jour  de  février  1789. 

Clément  Biddle,  Notaire  Public 


C/opic  cTtenc  lettre  de  M.  Henry  Wynhoop  df 
Verd€n-Hos9,  Bucks  Covnty,  dans  la  Peruyf- 
vanie,  du  13  août  1787,  au  Président  de  la 
Société  d'agriculture  à  Philadelphie. 

Monsieur, 

Convaincu  de  l'utilité  dn  plfitre  de  Paris,  pour 
l'engrais  de  la  terre  où  croit  le  foin,  je  vous  com- 
munique une  expérience  que  j'ai  faite,  pour  en 
informer  la  Société.  Dans  le  mois  de  mars  dernicir, 
«dès  que  la  terre  fut  découverte  de  neige,  et  at>so« 
sèche  pour  pouvoir  marcher  dessus,  je  répaudii>i 
huit  minots  de  plâtre  de  Paris  sur  deux  arpents 
et  demi  de  terre  à  blé  en  chaume,  que  j'avais  se- 
més le  printemps  précédent  ainsi  que  le  reste  du 
champ,  avec  environ  deux  livres  de  graine  de 
trèfle  ronge  pour  pâturage.  Yen  le .  milieu  de 


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—  25  _ 


i; 


,  ce  qui 


î  Public 
5  et  qua- 
3r  et  fer- 
•it  ce  qui 
a  propre 
le  de  bon 
À  été  sur 
pparence 
du  plâtre 
t  ajouter 
latif.  Le 
le  £co6»e. 

résent,  et 
cel8m« 

e  Public 


jain  je  ramassai  cinq  tonneaux  de  foin  sur  ee 
lopin  de  terre.  Une  petite  pièce  de  terre  dans  le 
même  clos,  où  Ton  n'avait  point  mis  de  plâtre,  me 
fournit  l'occasion  de  distinguer  les  effets  du  plâtre 
de  Paris  ;  car  suivant  le  produit  de  cette  dernière 
pièce,  j'eus  lieu  de  juger  que  ma  pièce  de  trèfle 
n'aurait  produit,  sans  le  secours  du  plâtre,  qu'un 
tonneau  et  demi  de  foin  ;  de  sorte  que  les  huit 
luinotR  de  pierre  pulvérisée  avaient  occasionné 
une  augmentation  de  trois  tonneaux  et  demi  sur 
deux  arpents  et  demi  de  terre,  outre  que  ce  ter- 
rain est  maintenant  couvert  en  apparence  de  deux 
à  trois  tonneaux  du  foin  bon  à  faucher.  Ce  terrain 
a  été  labouré  pendant  environ  cinquante  ans,  sans 
aucun  fumier  ni  autre  engrais,  mais  c'était  encore 
('«  que  l'on  peut  appeler  de  bon  sol  à  blé.  Gomme 
les  effets  de  ce  plâtre  ont  été  si  considérables,  sur 
cette  espèce  de  terre,  on  a  bonne  raison  de  con- 
clure qu'ils  seraient  beaucoup  plus  grands  sur  un 
Hol  engraissé  «auparavant. 

Je  suis  avec  respect,  etc., 

Henry  Wtnkoop. 
\u  Président  de  la  Société 

d'agriculture  à  Philadelphie. 

Je  certifie  par  le  présent,  que  le  sus-nommé 
Henry  Wynkoop  est  une  personne  de  bon  carac- 
tère et  digne  de  foi  ;  et  je  certifie  aussi  en  outre, 
que  le  plâtre  de  Paris  est  beaucoup  en  usage 
comme  engrais  dans  le  voisinage  de  Philadelphie, 
et  qu'il  est  généralement  très  estimé, par  ceux  qui 
en  ont  fait  l'épreuve. 

Samcel  Powell, 

Président  de  la  Société  d'agriculture. 

ITiiladelphie,  30  juin  1789. 


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Lettre  touchant  Vusage  du  plâtre  de  Paris  comme 
engrais,  tirée  d'un  ouvrage  périodique  intitulé 
"  American  Muséum.  " 


Ayant,  il  y  a  quatre  ans,  fait  usage  d'uno 
grande  quantité  de  plâtre  de  Parie,  pour  engrailseer 


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26 


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divers  terrains,  je  vais  vous  exposer  le  résultat 
de  mes  expériences,  avec  quelques  observation» 
sur  la  nature  de  ce  fossile.  Je  m'acquitte  avec 
d'autant  plus  de  zèle  de  ce  devoir  envers  la  so- 
ciété^ que  plusieurs  de  nos  concitoyens  perdent  les 
avantages  que  l'on  peut  tirer  do  at  engrais,  dauK 
l'opinion  où  ils  sont  qu'il  ne  contient  aucune 
espèce  de  nourriture  pour  les  plantes,  mais  qu'il 
agit  simplement  sur  le  sol  comme  un  stimulatil", 
qui  durant  un  court  espace  de  temps  excite  rapi- 
dement la  végétation,  et  qui  ensuite  laisse  la  terre 
épuisée  et  inactive. 

lo.  En  l'année  1785,  je  semai  d'orge  et  de  trèflt^ 
trois  acres  de  terrain  calcaire  léger  et  un  peu 
glaiseux.  Dans  le  mois  d'avril  de  Tannée  suivante, 
je  divisai  le  champ  en  trois  parties,  sur. une  des- 
quelles No.  1,  je  répandis  .six  minots  de  plâtre  de 
Paris  ;  sur  une  autre  No,  2,  une  même  quantité 
de  plâtre  de  la  Baie  de  Fundy,  et  je  laissai  un 
t;.space  intermédiaire  No.  3,  sans  en  mettre. 
Lorsque  je  fis  la  première  récolte  cette  année  là, 
je  ne  remarquai  que  peu  de  différence  ;  la  seconde 
produisit  une  double  quantité  d'herbe  où  j'avaii? 
mis  du  plâtre  ;  et  l'an  suivant  la  différence  fut 
plus  considérable  en  faveur  de  l'engi'ais.  Au  com- 
mencement d'octobre  1787,  le  terrain  où  j'avais 
>»emé  du  trèfle  fut  labouré  à  la  profondeur  d'en- 
viron quatre  pouces,  et  j'y  semai  du  seigle  sans 
autre  préparation.  Je  recueillis  du  seigle  d'une 
Ixaucoup  meilleure  qualité  et  le  double  en  quan- 
tité sur  No.  l  et  2  <|ue  sur  No.  3.  Après  îa  ré- 
«;olto  on  laboura  ce  même  terrain,  et  l'on  y  sema 
du  blé-sarrasin,  en  quoi  il  y  eut  encore  une  diffé- 
rence considérable  en  faveur  du  plâtre,  dont  l'ef- 
fet se  manifeste  dans  la  présente  récolte  du  blé 
d'Inde, 

2o.  En  avril  1787,  Je  semai  trois  acres  de  terre 
à  patate  (d'un  sol  léger  et  glaiseux)  d'orge  et  do 
trèfle.  Sitôt  que  l'orge  fut  levée  je  semai  du  plâtre 
diagonalement  à  travers  le  champ  environ  huit 
pieds  de  large.  Je  n'observai  que  peu  ou  point  do 


—  27  — 


différence  dans  l'orge  ;  mais  dans  le  mois  de  sep- 
tembre suivant,  le  trèfle  en  produisit  une  remar- 
quable en  faveur  du  plâtre,  car  l'endroit  où  on 
l'avait  semé  donna  une  considérable  quantité  de 
foin,  au  lieu  que  le  reste  du  champ  ne  fut  que 
très  médiocre.  J'ai  souvent  mis  du  plâtre  sur  les 
grains  sans  remarquer  d'abord  aucune  différence. 

3o.  En  avril  1786,  je  semai  d'avoine  six  acres 
de  terre  calcaire  qui  depuis  vingt  ans  n'avait 
point  été  engraissée.  La  récolte  ne  paya  pas  les 
frais.  En  avril  1787,  la  moitié  du  champ  fut  cou- 
verte de  plâtre  à  six  miiiots  par  acre  ;  il  y  eut  à 
la  fin  de  l'été  sur  la  partie  où  l'on  avait  mis  du 
plâtre,  de  bon  pacage  d'herbe  bleue  et  trèfle  blanc, 
au  lieu  que  le  tarrain  adjacent  ne  produisit  que 
quelques  mauvaises  herbes  éparses  çà  et  là.  En 
octobre  ce  champ  fut  labouré  une  fois  et  semé  de 
seigle,  qui  au  temps  de  la  récolte  produisit  dix 
minots  par  acre  dans  la  partie  où  il  y  avait  du 
plâtre,  et  pas  plus  de  cinq  où  l'on  n'en  avait  point 
mis. 

4o.  Un  champ  de  15  acres  de  terre  glaiseuse, 
qui  fut  en  avril  1784  semé  d'orge  ot  do  trèfle,  ne 
produisit  que  vingt  mînots  par  acre,  ce  que  j'at- 
tribue à  ce  qu'il  n'avait  pas  été  suffisamment  en- 
graissé ;  mais  en  1785  il  rendit  une  bonne  pre- 
mière récolte  et  une  seconde  assez  passable  de 
trèfle.  En  1786,  la  première  récolte  fut  tolérablo. 
la  seconde  très  indifférente,  et  en  conséquence 
mise  en  pacage.  Je  voulus  dans  le  printemps  de 
1787  essayer  si  le  plâtre  ne  ferait  pas  renaître  le 
trèfle  ;  j'en  couvris  pour  cet  effet  tout  le  champ 
dans  le  mois  d'avril  à  six  minots  par  acre,  à  l'ex- 
ception d'un  espace  de  vingt  pieds  sur  le  milieu 
du  champ.  L'herbe  St-Jean,  et  autres  mauvaise» 
herbes  s'étaient  tellement  emparées  de  ce  terrain, 
que  quoique  l'engrais  fit  pousser  l'herbç  en  abon- 
dance, cependant  comme  il  '5tait  infesté  de  ces 
maav&ises  herbes,  le  foin  n'y  vint  pas,  c'est  pour- 
quoi ie  le  mis  en  pacage  jusqu'en  octobre  1788  ; 
tout  le  champ  fat  alors  labcMiré  huit  pouces  de 


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—  28  — 

profondeur,  avec  une  grosse  charrue  Hollandaùw 
à  trois  chevaux.  En  avril  dernier  il  fut  bien  hcr 
se  et  labouré  en  travers  quatre  pouces  de  profon 
deur  avec  une  légère  charrue  à  deux  chevaux, 
laissant  la  couène  au  fond.  On  y  sema  de  Vot^ 
du  printemps,  et  à  la  récolte  il  se  trouva  une  éton- 
nante diflFérence  en  faveur  de  la  partie  où  l'on 
avait  mis  Ju  plâtre  les  deux  années  précédentee. 
Ce  terraiii  est  actuellement  ensemencé  de  blé  et 
d'orge  d'automne,  qui  ont  une  apparence  magni- 
fique ;  la  couène  pourrie  ayant  été  tournée  et  mê- 
lée avec  le  sol,  fournit  beaucoup  de  nourriture  à 
la  moisson  présente. 

5o.  Je  mis  il  y  a  trois  ans  une  quantité  du 
plâtre  sur  plusieurs  petites  pièces  de  friche  dure, 
où  il  a  produit  une  végétation  dont  la  vigueur 
m  fait  encore  remarquer.  D'après  ces  expérience:* 
il  paraît: 

lo.  Qu'il  n'y  a  pas  de  différence  entre  le  plfitr« 
d'Europe  et  celiii  de  l'Amérique  ; 

2o.  Que  le  plâtre  a  un  effet  immédiat  comme 
engrais  sur  l'herbe,  et  ensuite  à  un  même  degré 
sur  les  grains  ; 

3o.  Que  cet  engrais  opère  durant  plusieurs 
années  successives  sans  être  renouvelé. 

On  peut  attribuer  à  deux  causes  que  le  plâtre 
ne  produit  point  d^effets  d'un  avantage  remar- 
quable, quand  on  le  répand  sur  le  grain  déjà  se- 
mé, premièrement  à  la  petite  quantité  qu'on  y 
met  qui  se  perd  dans  la  terre  brute,  et  seconde- 
ment à  la  brièveté  du  temps  qu'il  y  a  séjourné. 
*0n  a  trouvé  qu'il  était  avantageux  au  blé-d'inde, 
mais  dans  ce  cas  il  est  absolument  nécessaire  de 
le  mettre  immédiatement  aux  grains  quand  il* 
lèvent,  et  en  grande  quantité.  J'en  ai  mis  sur 
llierbe  dans  tous  les  mois  de  l'année,  excepté  dans 
les  grands  froids  de  l'hiver,  et  je  me  suis  aperçu 
que  le  oommencement  d'avril  est  j^référable  à 
toute  autre  saison,  car  alors,  que  l'herbe  lève,  leit 
j»etites  particules  de  plâtre  sont  retenues  autour 


M! 

'il 


—  29  — 


dea  racines,  ce  qui  empêche  qu'elle!  ne  soient  enir 
portées  par  l'eau.  Sur  les  terres  fortes  et  glaiseuses 
il  produit  une  augmentation  de  végétation,  mais 
qui  n'est  cependant  pas  suffisante  pour  payer  lei 

trais  de  cet  engrais. 

[I  est  difficile  d'indiquer  Torigine  du  plâtre,  ou 
He  constater  clairement  le  principe  d'où  dépend 
.sa  qualité  nutritive  pour  les  vëgotaux  ;  nous  sou- 
mettrons cependant  nos  conjectures  sur  ce  sujet  & 
la  considération  do  la  Société. 

Le  plâtre  que  l'on  nomme  de  Paris,  à  cause 
qu'il  abonde  dans  le  voisinage  de  cette  ville,  est 
Àg  la  nature  de  la  pierre,  mais  tendre,  et  aisé  à 
gratter  avec  vki  couteau.  On  le  trouve  en  grande 
quantité  dans  plusieurs  endroits  de  la  terre,  où  il 
forme  des  collines  d'une  étendue  considérable, 
oomme  dans  le  voisinage  de  Paris,  dans  la  Baie 
(le  Fundy,  dans  la  Russie,  et  dans  divers  aiitres 
endroits.  On  le  trouve  sous  différents  aspects  : 

lo.  Cristallisé  en  platins  transparents,  que  l'on 
«épare  aisément  avec  un  couteau,  et  qui  sont,  dit- 
on.  si  grands  qu'on  s'en  sert  au  lieu  de  miroirs  ; 

2o.  De  contexture  fibreuse  et  composée  de  con- 
(Tétions  oblongues,  qui  traversent  la  masse  j 

80.  Composé  de  petits  grains  cristallins.  Oa 
nomme  cette  e;?pèce  albâtre,  quand  elle  est  assez 
dure  pour  pouvoir  être  polie. 

Dans  le  Crata  de  ]Montmartre  près  de  Pari^j. 
on  trouve  toutes  ces  variétés.  On  y  voit  aussi  nn 
lit  de  matière  moins  parfaite  pleine  de  petites  co- 
quilles. J'ai  un  échantillon  do  cette  dernière  es- 
))ùoe,  ainsi  que  du  plâtre  cristallisé  de  la  Baie 
(io  Fundy. 

Cependant  quelque  différence  qui  se  rencontre 
dans  la  forme  et  l'apparence  extérieure  des  di- 
verses espèces  de  plâtre,  leurs  qualités  chimiques 
et  essentielles  ont  une  parfaite  ressemblante. 

On  convient  généralement  que  le  plâtre  est 
principalement  composé  de  terre  calcaire,  mais  on 
a(!  sait  pas  précisément  avec  quelle  substance  elle 


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—  30  — 

Hennit  et  qui  l'cmpéche  d'avuir  la  qualité  brûlante 
de  la  chaux.  Si  on  considère  cette  substance 
comme  formée  essentiellement  de  terre  calcaire, 
on  doit  faire  attention  aux  différentes  formes  sous 
lesquelles  paraissent  les  terres  calcaires. 

Celle  qui  est  en  plus  grande  quantité,  et  qui 
est  proprement  appelée  calcaire,  eht  distinguée  du 
reste  par  l'effet  que  le  feu  a  dessus,  en  la  chan- 
geant en  chaux  vive.  Toutes  les  autres  devraient 
plutôt  être  appelées,  absorbans  alcalins.  La  terre 
fîalcaire  paraît  sous  différentes  formes.  Il  y  en  a 
des  lit^  considérables  dans  les  entrailles  de  la  terre, 
tels  que  le  marbre,  la  pierre  à  chaux  et  la  craie, 
qui  ne  diffèrent  les  uns  des  autres  que  dans  le  dé- 
gré  de  pureté  ou  dans  la  manière  dé  leur  concré- 
tion. 

On  la  trouve  souvent  par  veines  qui  remplissent 
les  cavités  des  montagnes,  et  que  l'on  appelle  Spar 
calcaire,  dont  il  y  en  a  qui  contient  une  quantité 
de  cette  terre,  mais  non  pas  dans  un  état  pur.  Il 
y  en  a  de  parfaitement  transparente,  et  qu'on  ap- 
pelle cristal  d'Islande,  parce  qu'on  le  trouve  dans 
ce  pays  là. 

La  matière  dont  les  substances  animaleti  et  vé- 
gétales sont  incrustées  ou  pénétrées  par  les  eaux 
de  certaines  fontaines  de  manière  à  retenir  leur 
forme  extérieure,  mais  à  perdre  leur  nature  et  bv 
pétrifier,,  est  en  général  de  cette  espèce  ;  ce  qui 
fait  voir  que  la  terre  peut  être  dissoute  par  l'eau, 
et  introduite  dans  les  substances  animales  et  vé- 
gétales. €ette  terre  produit  aussi  les  grandes  co- 
lonnes et  cônes  que  Ton  voit  pendantes  de  la 
voûte  des  grandes  cavernes,  comme  dans  le  Der- 
byshire. 

Les  écailles  pierreuses  de  tou^i  les  animaux 
«rustacées,  depuis  les  plus  grossières  jusqu'aux 
perles,  çont  toutes  composées  de  terre,  et  d'une 
petite  quantité  de  glue  animale.  Il  sort  de  la  sur- 
face de  ranimai  un  fluide  visqueux  dont  se  forme 
use  membrane  rude,  et  qui  peu  à  peu  se  duroit 


,1 


—  si- 
en ^iile.  Les  écailles  des  animaux  de  toutes  es- 
pèces, ainsi  que  toutes  les  concrétions  coi'alit<^K, 
wnt  composées  de  terre  calcaire,  unie  avec  une 
petite  proportion  de  glue  animale. 

La  marne  est  une  terre  alcal'ne  qui  ne  peut 
être  convertie  en  chaux  vive  ;  elle  est  composée 
do  U;rre  calcaire  et  a'argile,  et  8a  valeur,  comme 
engrais,  est  estimée  en  proportion  de  la  quantité 
de  terre  calcaire  qu'elle  contient.  Il  y  a  des  mame« 
de  diverses  couleurs  ;  on  les  divise  proprement  en 
marne  écailleuse  et  pierreuse. 

La  marne  écailleuse  est  composée  d'écaillés  de 
poisson,  ou  d'autres  animaux  aquatiques,  qui 
quelques  fois  sont  entières,  et  souvent  dépéries, 
eu  mêlées  avec  d'autres  substances. 

En  examinant  cette  matière  sous  les  divers  as- 
pects où  elle  se  présente  en  différents  lieux,  on  peut 
les  distinguer  en  perles  d'eau  douce  et  marne  d'é- 
uailles  de  mer.  Cette  première  substance  CFt  com- 
posée de  petits  limaçons  d'eau  douce.  Cet  animal 
n'est  pas  aisé  à  apercevoir  quand  il  est  vivant, 
car  son  écaille  est  de  la  même  couleur  que  les 
pierres  couvertes  de  cette  eau.  Mais  il  s'en  trouve 
un  grand  nombre  dans  de  pct'ts  ruisseaux,  surtout 
dans  les  terrains  bas  et  humides. 

La  seconde,  composée  d'écaillés  de  mer,  est  en 
beaucoup  plus  grande  quantité.  On  en  trouve  dans 
mille  endroits  qui  sont  aujourd'hui  très  éloignés 
de  la  mer.  Celle  que  l'on  trouve  dans  la  Province 
de  Touraine  en  France,  est  décrite  d'une  ma- 
nière particulière  par  les  physiciens.  La  partie  du 
pays  où  elle  se  trouve  est  estimée  contenir  quatre- 
vingt  milles  carrés  en  superficie.  Lorsqu'on  creuse 
à  une  certaine  profondeur,  on  trouve  un  amas  de 
ces  coquilles  qui  composent  un  lit  de  vingt  piedi 
d'épais.  Ce  pays  est  cependant  aujourd'hui  éloi- 
gné de  cent  quatre-vingt  milles  de  la  mer. 

Les  marnes  pierreuses  ou  glaiseuses  ressemblent 
plus  Qu  moins  à  l'argile.   Il  y  en  a  de  diverset 


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—  32  — 

«ottleara  et  formes,  maistfOUteseooiioDnent  de  IW- 
^'Ic  mêlée  de  terre  calcaire,  de  manière  à  fermer» 
ter  avec  les  acides.  Les  marnes  pierreuses  iK)nt 
plus  dures  que  les  glaiseuses,  mais  quand  elIftN 
Hont  exposées  au  soleil  et  au  froid,  elles  tombent 
en  poudre,  et  se  mêlent  aisément  avec  le  sol;  il  > 
en  a  cependant  qui  exie^ent  beaucoup  de  temp 
avant  d'ôtre  assez  pulvérisées  pour  s'y  mêler  com- 
plètement. 

Voilà  les  formes  principales  sous  lesquelles  on 
trouve  la  terre  calcaire,  qui  toutes  tirent  leur  ori- 
«cine  de  la  matière  calcaire  des  écailles,  car  noun 
trouvons  des  restes  d'écailles  dans  la  plupart  des 
pierres  à  chaux,  craies,  plâtres  et  marbres. 

D'aprè;?  l'histoire  naturelle  de  cCvS  fossiles,  et  do 
la  propriété  qu'ils  ont  de  proiuouvoir  et  augmen- 
ter la  végétation,  nous  pouvons  conclure  qu'ils» 
contiennent  une  certaine  nourriture  pour  les 
plantes,  provenant  de  la  concentration  de  la  glue 
animale  qui  existe  dans  leur  état  primitif  de  pois 
lion  testacée. 

Enfin  on  ne  saurait  se  donner  trop  de  peinti 
pour  engager  nos  cultivateurs  à  faire  xwage  de 
«es  précieux  engrais. 


Résolu,  que  comme  il  y  a  des  lits  ou  carrière*! 
tfès-spacieusea  de  pldtre  dans  plusieurs  endroitf^ 
du  Golfe  St-Laurent,  le  Secrétaire  fasse  en  sorte 
d'en  avoir  une  petite  quantité  des  différentes  par- 
ties du  Golfe,  afin  qu'on  puisse  faire  des  essai» 
«onveuables  de  son  efficacité  comme  engrais,  les- 
quels essais,  seront,  s'ils  réussissent,  communiquée* 
an  public,  et  qu'il  soit  recommandé  à  ceux  qui  se- 
ront employés  à.  procurer  ce  plâtre,  de  distinguer 
eelui  qui  aura  été  exposé  à  l'écume  de  la  mer,  ou 
«ttbmergé  par  l'eau  salée,  de  celui  qui  n'a  jamais 
M4  mouillé  que  par  les  eaux  de  pluies. 


—  33  — 

MANIÈRE  DE  CULTIVER  ET  PRÉPA- 
RER  LE  CHANVRE. 

Communiquée  au  comité  de  TAcadémie  Améri- 
caine des  Arts  et  Sciences  pour  promouvoir 
l'agriculture,  par  un  gentilhomme  dans  la 
Nouvelle  Angleterre,  et  publiée  à  la  réquisi- 
tion  du  Comité. 

Le  sol  que  je  choisis  pour  le  chanvre  est  une 
terre  légère  et  grasse,  où  il  y  a  aussi  peu  de  pierre, 
do  gravois  et  de  glaise  que  possible.  Il  faut  avoir 
soin  que  le  terrain  soit  bien  engraissé,  et  labouré 
une  fois  dans  l'automne,  si  on  le  peut.  On  le  la- 
boure encore  deux  ou  trois  fois  le  printemps,  et 
on  le  herse  autant  de  fois  avec  une  herse  à.  dents 
de  fer,  afin  de  séparer  les  molécules  de  terre,  et 
les  rendre  auf^si  légères  que  possible.  On  passe 
ensuite  Tîne  herse  légère  tirée  par  un  oheval,  au 
moyeu  de  quoi  le  terrain  ett  applani,  de  manière 
à  recevoir  la  semence  également,  après  quoi  on  le 
marque  pour  le  semer  de  la  même  manière  que 
l'un  sème  ordinairement  l'orge  et  l'avoine,  caleu- 
l.'int  (si  le  sol  est  bon)  à  trois  minots  par  arpent; 
4  il  n'est  que  moyennement  bon,  à  deux  minots  it 
demi.  Ou  herse  toujours  sitôt  qu'on  a  semé  avec 
une  bonne  herse  dentelée  en  fer,  et  on  n'y  souffre 
rien  passer  ensuite,  de  crainte  de  faire  tort  à  la 
mmcnce. 

Il  faut  que  la  semence  soit  du  crû  de  l'année 
précédente,  et  elle  ne  sera  que  meilleure  si  on  la 
met  quelques  semaines  dans  line  cave  avant  de  la 
semer.  Ordinairement  je  sème  vers  le  milieu  de 
ma',  un  peu  plus  tôt  ou  plus  tard  suivant  la  saison  ; 
mon  chanvre  est  ordinairement  bon  à  arracher 
vers  le  8  ou  10  d'août,  ce  que  l'on  connaît  en  ce 
que  le  chanvre  mâle  devient  blanchâtre  précisé- 
ment lorsque  la  farine  se  passe  ;  on  s'aperçoit  de 
cela  par  la  fumée  qu'il  eidiale  lorsqu'il  est  agité 
par  le  vent  ou  secoué  avec  un  bâton. 

Quand  on  a  arraché  le  chanvre,  on  l'étend  sur 
la  terre,  où  il  a  poussé  environ  un  pouce  d'épais, 
€t  si  ce  terifrin  ne  peut  tout  le  centenir  on  eu 


Jv*cai'«*!fetd(<M*'^; 


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—  34  — 

porte  ailleurs.  Après  qu'il  a  resté  ainsi  dtendu 
deux  ou  trois  jours,  on  le  tourne  avec  une  perclu> 
d'environ  six  pieds  de  lone.  Après  qu'il  a  eu 
encore  un  ou  deux  jours  de  soleil,  on  le  lie  on 
bottes  d'environ  quinze  ou  dix-huit  pouces  de  cir- 
conférence, et  on  le  mot  aussitôt  à  l'abri  de  lii 
pluie  jusqu'à  ce  que  le  temps  convenable  vicnno 
de  le  mettre  dans  l'eau  rouir,  ce  que  l'on  pont 
faire  sitôt .  que  les  autres  affaires  le  permettt'iit. 
Comme  il  passe  sur  ma  terre  un  petit  ruissoau. 
j'y  ai  fait  une  écluse  qui  me  donne  un  étang  dVn- 
vironcinq  ou  six  pieds  de  profondeur,  dans  leqiu  I 
je  mets  mon  chanvre  de  la  même  manière  que  l'on 
met  le  lin  rouir.  Après  l'avoir  couvert  de  paillf, 
pour  le  tenir  net  et  chargé  de  planches  et  il- 
pierres,  on  ferme  la  coulisse  de  l'écluse  et  h 
«îhanvre  étant  submergé,  on  la  laisse  juscju'à  ce 
qu'il  soit  assez  roui,  ce  qui  se  fait  en  cinq  ou  six 
jours,  si  on  l'y  met  dès  la  fin  d'août,  ou  le  com- 
mencement de  septAîmbre,  que  le  temps  est  ordi- 
nairement encore  chaud,  Si  on  ne  le  met  dans 
l'eau  que  sur  la  fin  de  septembre  ou  au  commen- 
cement d'octobre,  on  doit  l'y  laisser  douze  jours  ; 
si  c'est  à  la  fin  d'octobre  ou  le  commencement  do 
novembre  il  faut  vingt  jours,  à  mois  que  le  temps 
ne  soit  plus  chaud  que  de  coutume  pour  la  saison, 
auquel  cas  j'ai  trouvé  qu'il  était  nécessaire  de  l'en 
tirer  plus  tôt.  Enfin  yi  me  suis  toujours  réglé  sur  le 
temps,  attendu  que  lorisqu'il  fait  chaud  le  chanvre 
rouit  beaucoup  plus  vite  que  quand  il  fait  froid. 

Ma  coutume  a  tcr.joars  été  de  retirer  l'eau  du 
chanvre  vingt-quatr.  iieures  avant  de  Tôter  de 
l'étang,  laissant  la  charge  dessus  afin  qu'il  soit 
bien  asséché,  pouv  iVre  plus  aisé  à  manier.  Alors 
on  le  porte  sur  un  terrain  sec  et  on  l'étend  envi- 
ron sur  deux  pouces  d'épaisseur.  Après  avoir  resté 
en  cet  état  une  semaine  ou  dix  jours  on  le  tourne, 
et  huit  ou  dix  jours  après  on  le  lève,  on  le  lie  en 
bottes,  et  on  le  porte  dans  la  grange,  où  on  le 
laisse  jusqu'à  oe  que  l'on  ait  le  loisir  de  le  broyer 
et  le  lûtttre.  Si  on  n'a  pti  de  place  dans  la  grange 


—  36  — 


m  le  mot  contre  une  clôture  de  piquets,  observant 
(le  faire  passer  les  têtes  de  chanvre  entre  les  deui 
perches  d'en  haut,  et  on  l'y  laisse  jusqu'à  ce  que 
i'oD  ait  le  temps  de  le  broyer,  ce  qui  se  fait  tou- 
jours plus  ais<$ment  lorsque  le  temps  est  clair  et 
tioid. 

Je  broie  et  bats  mon  chanvre  à  peu-près  de  la 
mfmc  manière  que  le  lin,  excepté  que  le  premier 
broiement  se  fait  avec  un  gros  broyon  dont  h» 
dent»  sont  éloignées  de  presque  quatre  pouces  1«!8 
unes  des  autres,  après  quoi  un  broyon  ordinaire  Ti 
lin  suffit,  et  lorsqu'il  est  battu  soigneusement  il 
est  préparé  suffisamment  pour  l'usage. 

Pour  ma  semence  j'ai  coutume  de  trier  sur  le 
<;hamp  une  partie  do  mon  meilleur  chanvre  à  cet 
effet,  arrachant  le  chanvi  »niile  et  femelle  autour 
environ  une  espace  de  dix-huit  pouces,  de  sort*? 
<ju'un  homme  puisse  y  passer  ;  laissant  l'autre  en 
carrés  d'environ  six  pieds  de  large,  afin  que 
deux  hommes,  un  de  chaque  côté,  puissent  at- 
teindre avec  les  mains  jusqu'au  milieu,  et  arra- 
cher tout  le  mâle,  sans  faire  dommage  à  celui  qui 
porte  la  semence. 

Ceci  se  fait  lorsqu'on  arrache  le  chanvre  en 
août.  On  laisse  debout  le  chanvre  femelle  jusqu'à 
ce  que  sa  graine  soit  bien  mûre,  ce  que  l'on  con 
naît  parce  qu'elle  devient  brune.  Dans  des  tempH 
pluvieux  j'ai  quelquefois  été  obligé  de  le  laisser 
debout  jusqu'au  milieu  d'octobre  avant  qu'il  fut 
bon  à  arracher.  On  le  met  alors  en  bottes  comme 
l'autre,  et  on  le  fait  sécher  soigneusement  contre 
une  clôture.  Si  cela  ne  se  peut  faire  commodé- 
ment, on  le  peut  étendre  par  terre,  et  après  un  ou 
deux  jours  de  soleil,  on  le  bat  de  la  même  ma- 
nière que  le  lin,  en  frappant  légèrement.  On  ex- 
pose ensuite  l'autre  côté  au  soleil  un  ou  deux 
jours  de  plus,  après  quoi  on  le  bat  complètement, 
et  l'on  étend  la  graine  avec  les  feuilles  dans  un 
lieu  sec  durant  quelques  jours.  On  le  bat  ensuite 
avec  un  fléau  léger,  ou  bien  on  le  froisse  avec  la 
niain  jusqu'à  ce  que  toute  Im  graine  soit  sortie,  et 


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^36  — 

après  l'avoir  vannéd  on  la  met  dans  un  lieu  sce 
pour  servir  l'année  suivante. 

Le  chanvre  qui  porte  la  semence  a  besoip  de 
<juelques  jours  de  plus  pour  rouir  que  l'autre,  à 
cause  de  l'épaisseur  de  son  écorce,  et  sa  plus 
grande  quantité  de  matière  glutineuse  occasiou- 
uée  par  le  plus  long  temps  qu'il  a  resté  debout. 

J'ai  toujours  préféré  le  vieux  fumier  au  nou- 
veau, surtout  si  c'est  du  fumier  de  cheval  ou  de 
vache  ;  cependant  le  fumier  vert  est  bon,  et  il  est 
beaucoup  mieux  de  le  labourer  avec  la  terre  dans 
l'automne. 

Quant  à  la  quantité  de  chanvre  que  peut  pro- 
duire un  arpent  de  terre,  cela  varie  depuis  six 
jusqu'à  douze  quintaux  ;  et  dépend  beaucoup  de 
la  qualité  du  terrain  et  la  manière  de  le  préparer, 

Il  ne  m'est  pas  poasible  actuellement  de  cons- 
tater les  frais  qu'exige  la  culture  d'un  arpent  de 
chanvre,  une  grande  partie  du  travail  se  fait  lors- 
que les  autres  affaires  laissent  du  loisir  pour  celle- 
ci.  Tout  ce  que  je  puis  dire,  c'est  que  je  cultive 
annuellement  deux  ou  trois  arpents  de  ma  petite 
t^rre  sans  préjudicier  à  mes  autres  travaux. 

Un  homme  qui  fait  broyer  et  battre  le  chanvre, 
peut  en  nettoyer  depuis  quarante  jusqu'à  ciu- 
(juante  livres. 

Je  suis  certain,  par  ma  propre  expérience, 
qu'il  n'y  a>  point  aujourd'hui  de  branche  d'agri- 
culture (où  le  sol  est  convenable)  <jue  l'on  puisse 
faire  valoir  avec  autant  d'avantage  que  celle  du 
chanvre  ;  et  je  ne  doute  nullement  que  nos  cul- 
tivateurs seront  bientôt  convaincus  de  la  vérité  de 
(jette  observation.  On  a  éprouvé,  tant  en  Europî 
qu!en  Amérique,  que  i'op  peut  cultiver  du  ehanvi-e 
sur  le  même  terrain  durant  vingt  ou  trente  ans 
consécutifs  sans  aucune  diminution  de  récolte,  ou 
amaigrissement  dj  la  terre,  ee  qui  est  d'uns 
grande  considération. 

L'année  dernière  je  fis  l'expérience  de  faire 
pousser  du  chanvre  sur  une  pièce  de  marais  fop 
sayé,  dont,  l'eau  saiéo  avait  été  retirée  depuis  plue 


—  37 


iDS  un  lieufice 

e  a  besoia  de 
que  l'autre,  i 

3,  et  sa  plus 
leuse  occasioD- 
resté  debout. 

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I  cheval  ou  de 
i  bon,  et  il  est 
3  la  terre  dana 

que  peut  pro- 
•ie  depuis  sii 
l  beaucoup  de 
ie  le  préparer. 
ment  de  cons- 
l'un  arpent  de 
ail  se  fait  lors- 
isir  pour  ceilc- 
que  je  cultive 
î  de  ma  petite 
travaux. 

tre  le  chanvre, 
jusqu'à  ciû- 

re  expérience, 
ranche  d'agri- 
jue  l'on  puisHC 
3  que  celle  dti 
t  que  nos  cul- 
ie  la  vérité  de 
int  e»  Europo 
^er  du  chanvre 
ou  trente  ans 
de  récolte,  ou 
ui   est  d'una 

ence  de  faire 
de  marais  tof 
$e  depuis  plug 


^'un  an.  Après  l'avoir  fossayé  j'en  fis  fttmèt  soi- 
gneusemetit  une  petite  partie  près  des  hauteurs 
avec  du  vieux  fumier  mêlé  de  sable.  Le  chanvre 
y  vint  à  sa  hautenr  ordinaire  et  se  trouva  de  la 
meilleure  espèce.  Ce  succès  m'a  encouragé  à  pré- 
parer une  plus  grande  pièce  pour  l'an  prochain. 
Je  me  propose  de  faire  plusieurs  épreuves  re 
latives  à  la  culture  et  préparation  du  chanvre  ;  et 
s'il  en  résulte  quelque  avantage  je  me  ferai  l'hon- 
neur de  vous  le  communiquer  le  plui  tôt  possible. 

Trois  lettres  de  M.  Bakus,  de  Ste-Anne. 

SUR  LA  CULTURE  DU  CHANVRE. 

(1ère  lettre.)  Ste-Anne,  22  janvier  1790. 

Je  me  suis  enquis  au  sujet  Je  la  terre  propre  à 
jwoduirc  du  chanvre,  eî  trouve  qu'il  y  en  a  beau- 
coup en  cet  endroit.  Comme  vous  m'avez  informé 
que  vous  vous  feriez  un  plaisir  d'encourager  la'^ 
culture  de  ce  précieux  article,  je  prends  la  liberté 
de  vous  prier  de  vouloir  converser  avec  M.  Finlay 
sur  ce  sujet,  et  lui  dire  que  j'entends  non  seule- 
ment la  culture  du  chanvre,  mais  que  je  connais 
par  pratique  toutes  les  autres  espèces  de  culture 
que  l'on  fait  dans  la  Nouvelle  Angleterre  avec 
avantage.  J'ai  construit  des  machines  au  moyen 
desquelles  un  bon  homme  et  quatre  garçons  de 
quatorze  ans  peuvent  préparer  dans  une  journée 
huit  cents  livres  de  clw,nvre.  Je  serais  bien  aise 
d'en  cultiver  environ  douze  arpents  ;  c'est  pour- 
quoi j-î  voudrais  savoir  si  on  peut  avoir  de  la  se- 
mence. 

A  M.  DE  Lanadièbe. 


(2me  lettre.)  Ste-Ann  î,  28  janvier  1790. 

Je  vais  vous  donner  mon  opinion  amplement 
relativement  au  chanvre. 

Le  soi  .^•'  Canada  en  général  (au  moins  celui 
'que  j'ai  \u)  paraît  être  très  propre  pour  le 
chanvre  ;  celui  qui  ne  l'est  pas  déjà  le  peut  de- 
venir aisément,  car  il  y  a  une  grande  jabondanoe 


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et  une  variété  de  marnes,  des  glaises  rougc.s, 
jaunes  et  noires,  des  sables  rouges,  blancs  et 
noirs,  des  argiles  de  diverses  sortes,  au  moyeu 
desquels  on  puui  rendre  le  sol  propre  pour  au- 
<;une  végétation  que  le  climat  peut  admettre.  Si 
le  sol  est  glaiseux  il  lui  faut  du  gros  fumier  et  du 
5<able  ;  s'il  est  trop  sablonneux  il  y  faut  du  vieux 
fumier  menu  et  de  la  marne.  La  chaux  est  bonne 
pour  l'un  ou  l'autre  de  ces  deux  terrains. 

La  meilleure  méthode,  que  je  sache,  de  prépa- 
n;r  la  terre  pour  le  chanvre,  est  celle  qui  suit  • 
Aussitôt  que  les  travaux  du  printemps  sont  finis, 
labourez  le  terrain  sur  lequel  vous  voulez  semer 
votre  clianvre  l'an  prochain.  Il  faut  que  votre 
labourage  soit  aussi  profond  que  possible.  Un 
mois  après  labourez-le  une^secoude  fois  sur  le  t  a- 
vers  et  hersez  sur  l'un  et  l'autre  sens  avec  une 
pesante  herse  à  dents  de  fer.  Dans  l'automne, 
aussi  tard  que  la  saison  le  permettra,  chariez-y 
votre  fumier  et  le  labourez  dedans.  Le  printemps, 
(lès  que  la  saison  l'admettra,  labourez  et  hersez 
<:ncore  ;  ensuite  semez  en  proportionnant  la  quan- 
tité de  votre  semence  à  la  force  de  votre  sol.  Il  v 

• 

a  des  terres  qui  porteront  quatre  minots  de  chanvre 
ou  de  lin,  d'autres  n'en  peuvent  porter  plus  de 
deux  ou  deux  et  demi.  Quand  vous  semez,  mesu- 
rez un  arpent  plus  ou  moins,  divisez  votre  semence 
en  deux  parties  après  que  vous  l'aurez  préparée 
en  la  faisant  tremper  une  nuit  dans  de  l'eau  qui 
a  passé  à  travers  un  boucau  de  fumier  de  cheval  ; 
il  faut  mettre  un  quarteron  de  salpêtre  dans  l'eau 
pour  tremper  la  semence  d'un  arpent  de  terre. 
Semez-en  la  moitié  sur  un  sens  et  l'autre  sur  )  j 
travers  (par  cette  méthode  de  semer  vous  serez 
plus  sûr  que  votre  semence  se  trouvera  également 
répandue)  et  hersez  ensuite  avec  une  herse  légère. 
On  pourrait,  et  il  serait  aussi  bien  dans  ce  pays- 
ci,  se  passer  du  labourage  de  l'été,  en  labourant 
une  fois  de  plus  dans  l'automne. 

J'apportai  en  mai  dernier  de  la  graine  de 
chanvre,  dont  je  semai  une  petite  quantité  Cva^ 


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ie qui  suit 
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3  de  chanvre 
rter  plus  de 
îmez,  mesu- 
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^ez  préparée; 
de  l'eau  qui 

de  cheval  ; 
e  dans  l'eau 
it  de  terre, 
autre  sur  L' 

vous  serez 
a  également 
lerse  légère, 
ans  ce  pays- 
n  labourant 

graine  de 
antité  Cva< 


—  39  — 

un  jardin  à  St-Jean  le  6  juin  ;  le  2  de  septembre 
j'en  mesurai  quelques  tiges  qui  avaient  onze  pieds 
moins  deux  pouces. 

Un  arpent  de  la  meilleure  qualité  de  terre  pro- 
duira depuis  10  jusqu'à  15  cents  livres  de  chanvre, 
d'autres  terres  depuis  10  au-dessous. 

Il  faut  beaucoup  de  jugement  et  d'attention 
pour  arroser  le  chanvre  ;  car  on  peut  le  perdre  en 
dix  heures.  Il  faut  aussi  une  main  sûre  et  ferme 
pour  le  semer,  et  beaucoup  de  discernement  pour 
je  froisser  ou  battre  afin  d'en  extraire  la  semence. 

S'il  y  avait  dans  chaque  paroisse  un  moulin 
construit  à  cet  effet,  il  épargnerait  plus  des  trois 
rjuarts  de  l'ouvrage. 

Quand  je  vins  dans  cette  paroisse,  les  habitants 
pensaient  guère  à  cultiver  du  chanvre.  Peu 
«l'entre  eux  reçoivent  les  Gazettes;  et  ceux  qui 
h»  reçoivent  peut-être  ne  font  que  peu  d'attention 
à  ce  qu'ils  lisent  relativement  à  ces  sortes  de  su- 
jets ;  mais  j'ai  construit  en  miniature  un  moulin 
pour  dresser  le  chanvre  dont  l'opération  est  si  ai^- 
>;t'e,  et  d'ailleurs  il  y  a  une  apparence  si  raison- 
nable d'un  gain  honnête  en  semant  du  chanvre 
«ur  leurs  terres,  qu'ils  ont  tous  résolu  d'entre- 
prendre la  culture  de  cette  plante  Tan  prochain. 

Je  n'ai  pas  le  moindre  doute  que  dans  trois  ans 
il  y  aura  au  moins  cinq  cents  arpents  de  terre  se- 
més de  5  hanvre  dans  cette  paroisse,  et  en  propor- 
tion dtcs  r^Iasieurs  autres  endroits.  Le  laboureur 
n'a  l  \(ivm.  r)«:'ur  cela  que  d'être  excité  par  l'exemole. 
J'ai  const  ait  -»d  miniature  un  moulin  pour  battre 
le-j  graiiis  ^'.  ^es  pois,  qui  leur  a  tellement  plu. 
<|u'il8  en  ont  commencé  deux  sur  de  plus  grandes 
dimensions.  Je  suis  d'opinion  que  tous  les  habi- 
tants de  cette  paroisse  s'en  pourvoieront,  car  un 
l)omme  avec  un  cheval  peut  dans  une  journée 
battre  quarante  minots  de  blé,  au  lieu  qu'un  des 
luf  t'.eurs  batteurs  n'en  peut  pas  battre  à  présent 
«^   ç  .iC  quatre  ou  cinq  minots. 

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(3me  lettre.)  Ste-Anne,  3  février  1790. 

Monsieur, 

Il  était  trop  tard  pour  faire  réponse  à  votn; 
lettre  du  1er  courant  par  le  retour  de  la  postt). 
La  présente  vous  sera  remise  par  M.  Rousseau, 
«vec  qui  je  demeure  actuellement,  et  qui  pourra 
vous  informer  qu'il  y  a  apparence  que  les  habi- 
tants de  cette  paroisse  se  mettront  à  cultiver  le 
chanvre,  et  adopteront  une  nouvelle  méthode  de 
culture  dès  qu'on  pourra  les  convaincre  par 
l'exemple  qu'ils  sont  dans  Terreur,  surtout  daoi 
la  préparation  de  la  terre  pour  recevoir  la  so- 
mp.T^c'î,  ce  qui  est  suivant  moi  le  point  principal. 
Si  i  'n  est  bien  couenneux  il  faut  le  labou- 

rer en         ou  en  juin. 

Je  reiuoourerals  en  août,  et  herserais  bien  en 
suite,  en  observant  de  croiser  le  labourage  précé- 
dent, c'eat-à-dire  sur  le  travers,  et  je  herserais  sur 
l'un  et  l'autre  sens.  Dans  le  mois  d'octobre  j'y 
mettrais  autant  de  fumier  que  j'en  pourrais  avoir, 
car  plus  on  en  met,  mieux  c'est.  Si  le  sol  est  lé- 
ger, et  que  l'on  puisse  avoir  de  la  marne  (qui  est 
ici  en  grande  quantité)  j'y  en  mettrais  environ 
vingt  charretées  par  arpent,  en  tas  assez  près  loj» 
uns  des  autres  pour  qu'un  homme  pût  avec  une 
pelle  l'étendre  de  l'un  à  l'autre.  Il  faut  en  même 
temps  faire  passer  une-  ou  plusieurs  charrues  pour 
couvrir  le  fumier  le  plus  tôt  possible  après  qu'il  est 
étendu,  afin  d'empêcher  que  le  soleil  n'épuise  les 
sels  que  contient  ce  fumier  ;  on  doit  herser  en- 
suite sur  un  sens  et  sur  l'autre,  et  alors  l'affaiitî 
est  finie  jusqu'au  printemps,  auquel  temps  (lors- 
que l'hiver  est  passé)  il  tombe  ordinairement  de 
petites  neiges  légères  dans  la  nuit  qui  se  fondent 
le  lendemain.  C'est  alors,  que  de  bon  printomps, 
il  faut  semer  sur  cette  neige  du  sel  en  proportion 
d'un  minot  et  demi  par  arpent  de  même  que  l'on 
sème  le  blé,  ou  autres  grains.  Le  soleil  fondra 
bientôt  la  neige  ainsi  que  le  sel  qui  s'y  est  mêlé, 
et  qui  par  ce  moyen  se  répandra  ^^"^•- 
la  tarre    «"  »•-"  -   .     -  -»««««■««*  ««p 

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qui  pourra 
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>  qui  le  âi- 


—  41  — 

fondre,  il  s'enfoncerait  d'abord  au-dessous  de  la 
Karfaoe  de  la  terre,  c'est-à-dire  trop  avant,  et  dans 
l'endroit  même  où  il  serait  tombé,  sans  s'étendre 
aucunement. 

Non  seulement  le  sel  est  un  bon  engrais,  mais 
encore  il  détruit  infailliblement  les  vers.  Apre» 
que  cette  opération  est  finie,  et  dès  que  la  saison 
le  permet,  on  laboure  pour  semer,  et  l'on  herse 
sur  un  sens  et  sur  l'autre,  ensuite  de  quoi  l'on 
passe  sur  le  terrain  un  paquet  de  broussaillen 
cliargé  d'une  buehe,  afin  de  l'aplanir  autant  que 
possible.  Lorsque  votre  terre  est  ainsi  préparée, 
on  peut  l'ensemencer  ;  mais  il  faut  auparavant 
éprouver  la  semance  de  quelques  grains  que  ce 
Foit.  Voici  la  meilleure  méthode  de  faire  cette 
épreuve:  Prenez  une  petite  quantité  de  la  se- 
mence que  vous  avez  dessein  de  semer,  et  comp- 
tiez les  grains  ;  préparez  deux  tourbes  d'environ 
nn  pied  carré  sur  deux  pouces  d'épais  ;  rasez-en 
l'herbe,  et  jettez  dessus  de  l'eau  bouillante  jusqu'à 
ce  qu'elles  soient  toutes  deux  pénétrées;  semez 
alors  votre  semence  sur  u\ie  de  vos  tourbes,  passez 
ensuite  dessus  assez  de  terre  pour  la  Couvrir,  et 
mettez  par-deasus  l'autre  tourbe  herbe  sur  herbe  ; 
cntret(!nez-le8  toujours  humides  et  chaudes  au 
moyen  de  l'eau  chaude  que  vous  versez  dessus,  et 
«  la  semence  est  bonne  elle  lèvera  dans  l'espace 
de  soixante  heures.  Vous  comptez  alors  tout  ce 
qui  a  poussé,  et  par  ce  moyen  vous  po«vez  cons- 
tater la  quantité  de  semence  qu'il  vous  faut,  et 
semer  en  conséquence.  Mett??!  la  semence  que 
vous  voulez  semer  dans  une  cuve  ou  futaille  ;  jet- 
i'^t  dessus  de  l'eau  qui  a  passé  à  travers  du  fumier 
de  cheval,  et  imprégnée  de  salpêtre,  à  raison  d'une 
^  livre  pour  la  semence  d'un  arpent  de  terre; 
««ntinuez  d'y  verser  cette  eau  jusqu'à  ce  que  la 
semence  en  soit  submergée;  laissez  l'y  tremper 
vingt-quatre  heuics;  tirez  ensuite  l'eau,  qui  pour- 
ra servir  pour  d'autres  grains.  Divisez  votre  se- 
mence en  deux  lots,  dont  vous  semez  l'un  sur  un 
l-*"  l'autre  sur  le  traverB,  pour  la  raison  qne  j'û 


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donnée  oi-devant  ;  passez  dessus  une  herse  légère, 
et  l'ouvrage  est  fini. 

Il  est  à  propos,  si  vous  semez  en  mai,  de  pré- 
parer en  août  le  meilleur  terrain  pour  semer  lo 
printemps  suivant  aussitôt  que  possible  le  chanvn- 
que  Ton  destine  à  la  semence.  Je  suis  d'avis  que 
l'on  ne  sème  pas  plus  de  deux  minots  et  demi  par 
arpent  de  la  meilleure  terre  pour  du  chanvre  do 
semence.  Etant  ainsi  semé  un  peu  clair  il  croîtra 
beaucoup,  s'étendra  en  branches,  et  sera  plus  ex- 
posé au  soleil  ;  la  graine  en  sera  plutôt  mûre,  pluin 
grosse  et  en  plus  grande  quantité  ;  les  tiges  se- 
ront fortes,  et  capables  de  résister  à  la  violence 
des  orages,  et  d'ailleurs  le  chanvre  femelle  ne  re- 
cevra pas  facilement  de  dommage  quand  vous  ar- 
racherez le  mâle.  Si  la  £;aison  se  comporte  bien  tt 
que  Is  sol  soit  bon,  vous  pouvez  espérer  de  ramas- 
ser depuis  25  jusqu'à  35  minots  par  arpent. 

Dèd  que  votre  chanvre  mâle  commence  à  jaunir 
(ce  qui  arrive  vers  le  25  d'août),  arrachez-le,  et 
laissez  celui  qui  est  pour  graine  ;  celui-ci  doit 
rc5?tcr  debout  jusqu'à  ce  que  la  graine  soit  mûre, 
«50  qui  est  facile  à  connaître  en  y  regardant. 

Si  tôt  que  votre  chanvre  est  arraché,  il  faut  l'é- 
t(  ndre  ^ur  environ  un  pouce  d'épaisseur  pour  eé- 
(iher,  si  le  temps  est  favorable  trois  jours  suffiront 
pour  un  côté  ;  on  le  tourne  alors,  et  trois  autres 
jours  de  plus  le  sèchent  assez  pour  être  bon  à  rouir  ; 
<A tte  deruière  opération  efct  celle  qui  requiert  la 
p!u8  exacte  attention. 

La  meilleure  nit't^rdo  que  je  sache  de  faire 
rouir  le  chanvre,  est  de  faire,  lorsque  vous  pouvez 
trouver  un  ruisseau  (et  il  y  en  a  presque  partout) 
une  écluse,  au  moyen  do  laquelle  vous  formez  un 
étang  de  trois  à  quatre  pieds  et  demi  de  profond  ; 
mettez  au  fond  des  pièces  de  bois  et  des  brous- 
sailles, de  manière  que  votre  chanvre  soit  élevé 
environ  un  pied  de  terre. 

Quand  votre  chanvre  e,st  sec  et  lié  en  bottes 
d'environ  7  ou  8  pouces  de  diamètres  posez  le  n'^- 
gulièrement  sur  les  pièces  de  bois  et  brouso*ii^ 


—  43  — 


1 


placés  au  fond  de  l'étang,  observant  que  les  têtes 
soient  opposées  au  courant  de  l'eau. 

Quand  il  est  tout  placé  en  ordre,  ou  autant  que 
l'eau  de  votre  étang  en  peut  couvrir,  mettez  des- 
sus des  planches  ou  madriers  en  travers  avec  des 
pierres  par  dessus  assez  pesantes  pour  faire  caler 
le  chanvre  et  le  tenir  sous  l'eau  ;  alors  fermez 
bien  close  la  porte  de  l'étang  pour  qu'il  ne  pa&se 
point  d'eau.  Dès  que  le  chanvre  est  totalement 
eubmei^é,  empêchez,  s'il  est  possible,  qu'il  n'entre 
point  d'eau,  en  faisant  une  écluse  au-dessus  de  la 
première,  et  au  moyen  d'uu  canal,  donnez  à  l'eau 
un  autre  cours,  parce  que  le  moindre  courant  qui 
passerait  à  travers  le  chanvre,  emporterait  beau- 
coup de  son  écorce,  ce  (jue  l'expérience  ne  prou- 
verait que  trop  à  celui  qui  n'aurait  pas  cette  pré- 
caution nécessaire. 

Après  que  votre  chanvre  (mis  dans  l'eau  au 
commencement  de  septembre)  y  aura  resté  envi- 
ron quatre  jours,  si  le  temps  est  chaud,  il  faut  y 
veiller,  le  visiter  tous  les  jours  ;  et  lorsque  vous 
vous  apercevrez,  en  le  cassant,  que  l'écorce  ac 
pèle  aisément,  il  faut  le  tirer  de  l'eau  immédiate- 
ment, et  l'étendre,  après  en  avoir  fait  sortir  l'eau ^ 
quelque  soit  le  temps,  car  en  restant  en  bottes  il 
serait  bientôt  endommagé,  sinon  entièrement  g.â- 
té.  Si  le  temps  est  nébuleux  et  humide,  il  faut  le 
tourner,  sans  quoi  le  côté  de  dessous  rouirait 
trop  faute,  d'air  ;  si  le  temps  est  beau  six  ou  sept 
jours  de  chaque  côté  le  sécheront  assez.  On  peut 
alors  le  lier  en  bottes,  et  le  mettre  en  grange  pour 
le  dresser. 

La  première  culture  que  je  me  propose  pour  la 
saison  prochaine  sera  celle  du  chanvre,  car  c'est 
mon  principal  objet  ;  la  seconde,  celle  du  blé-sar- 
razin,  est  la  plus  propre  à  préparer  la  terre  pour 
tout  autre  végétal  qu'aucune  qu€  je  connaisse  ; 
ce  blé  non  seulement  engraisse  et  améliore  le  sol, 
mais  en  même  temps  détruit  toutes  les  mauvaises 
herbes,  et  produit  abondamment.  Un  arpent  de 
terr^  ensemencé  de  quator2e  pintes  de  ce  blé  m'en 


i 


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Tclii'»— «liwrttw 


«Kwin 


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—  «  — 

ft  prodait  trente-sept  minois.  C'est  de  tons  Uf^ 
grains  le  plus  .propre  à  engraisser  les  bœufs,  Ich 
moutons  et  les  cochons,  et  Te  pays  en  négligeant 
cet  article  se  prive  d'une  grande  ressource.  Je  târ 
cherai  aussi  de  cultiver  des  patates,  du  seigle 
d'été,  des  pois,  une  petite  quantité  d'orge.  Il  y  a 
dans  les  Etats-Unis  nos  voisins,  une  espèce  de  blé- 
'  d'inde  qui  viendrait  bien  dans  ce  pays-ci,  car  il 
est  bon  à  moudre  en  août  ;  je  sèmerai  de  tous  ces 
articles  s'il  est  possible  d'en  avoir. 

Je  donnerai  une  attention  très  particulière  à 
tout  ce  que  j'entreprendrai  de  cultiver,  de  ma- 
nière à  pouvoir  donner  à  la  société  un  rapport 
exact  de  tous  les  articles  qui  pourront  ou  pourront 
îie  pas  réussir  à  mon  gré.  J'éprouverai  volontiers 
Fuivant  le  meilleur  de  mon  jugement  la  culture  de 
tous  les  végétaux  qu'elle  jugera  mériter  un  essai. 


Lettre  de  William  Fortune,  écuyer,  établi  à 
Lancaster  au-dessus  de  Montréal,  relative  à  la 
culture  et  préparation  du  chauvre. 

Je  vous  aurais  il  y  a  longtemps  envoyé  le  cal- 
cul ci-inclus  des  frais,  etc.,  relatifs  à  la  culture  dn 
vhanvre,  mais  la  maladie  m'en  a  empêché. 

Je  crois  avoir,  d'une  manière  très  exacte  et 
très  juste,  calculé  les  frais  résultant  de  la  prépa- 
ration d'un  arpent  de  terre  pour  semer  du  chanvre, 
ainsi  que  de  l'arracher,  le  rouir,  etc.,  prêt  à  être 
broyé.  Il  est  à  propos  d'observer  que  la  méthode 
usitée  par  quelques-uns  de  rouir  le  chanvre  dans 
l'eau  qui  n'a  pas  de  court,  est  trop  précaire.  Il 
vous  plaira  d'observer  que  les  frais  derniers  men- 
tionnés marqués  J|^,  ne  proviennent  que  de  la 
brièveté  et  du  froid  de  l'automne,  de  manière  que 
dans  ces  saisons  défavorables  le  chanvre  n'a  pas 
le  temps  d'être  préparé  pour  le  broyage  ;  de  sorte 
que  s'il  était  aseez  roui  l'automne,  on  épargnerait 
hit  quinze  shelins  derniers  mentionnés  de  dépense 
«ztraordinaire. 


mm^mmmÊmmm 


)  tons  le^ 
bœuft),  IcM 
négligeant 
•ce.  Je  târ 
du  seigle 
ge.  Il  y  a 
^ce  de  blé- 
i-ci,  car  il 
le  tous  ces 


ficulière  à 
r,  de  ma- 
n  rapport 
i  pourront 
volontiers 
culture  de 
r  un  essai. 


,  établi  à 
lative  à  la 


3yé  le  cal- 
culture  du 
hé. 

exacte  et 
î  la  prépa- 
u  chanvre, 
prêt  à  être 
a  méthode 
invre  dans 
récaire.  Il 
niers  men- 

que  de  la 
anière  que 
re  n'a  pas 

;  de  sorte 
pargnerait 
le  dépense 


—  45  — 

J'ai  actuellement  trois  minots  de  graine  der 
chanvre,  que  le  Gouvernement  a  donné  j  je  crois 
que  cette  quantité  pourra  ensemencer  un  arpent 
de  terre.  S'il  vient  bien,  je  pourrai,  Monsieur,  l'an 
prochain  vous  donner  un  récit  exact  de  toutes  les 
particularités  relatives  à  la  culture  de  cet  article. 
J'espère  que  vous  approuverez  le  compte  ci-inclus  ; 
et  s'il  y  a  quelque  chose  qui  ne  paraisse  pas  claire, 
tAÎtes-moi  le  plaisir  de  m'écrirc  à  ce  sujet,  afin 
t\\ie  je  tâche  d'en  faire  l'explication. 


Calcul  des  frais  de  culture  d'un  arpent  do  terre 

pour  du  chanvre,,  savoir  : 

£  s.  d. 

Labourage 0  5  0 

Labourage  en  travers..-. 0  2  (» 

Herser  et  arracher  les  racines 0  2  0 

8cmaille  et  hersage 0  3  0 

Arracher  et  étendre  le  chanvre,  10 
hommes  à.  2s.  8d.  chacun  (pension 
comprise) 16     8 

Trois  hommes  pour  relever  le  chanvre 
et  le  poser  debo;-t  pour  recevoir  la 
rosée  à  2s.  6d.  chaque 0     7      6 

4®f"  Si  le  chanvre  n'est  pas  assez 
roui  pour  le  broyer,  il  faut  l'é- 
tendre sur  la  neige  à  une  certaine 
profondeur,  pour  qu'il  puisse 
rouir  le  printemps,  au  moyen 
de  la  chaleur  du  soleil,  des  pluies 
ehaudes,  etc.... 0     7      6 

JKa^  Pour  l'ôter  de  dessus,  l'étendre 
quand  il  est  bon  à  broyer,  et  le 
mettre  en  grange 0     7      6 

£3     2     2 

Je  ne  me  rappelle  pas  exactement  des  frais  du 

broyage,  qui  se  doit  faire  avec  trois  broyés  aux 

brisoirs  do  différentes  grandeurs  ;  attendu,  que  cet 


i 


,f 


;  Tittmi  ^mmfmmmmm 


"^Wf^P 


WH^MWH 


—  46  — 

ouvrage  ne  faisait  dans  ma  plantation  de  la 'Caro- 
line du  Sud,  lorsque  les  autres  travaux  en  laii*- 
saient  le  loisir. 

Si  on  fait  rouir  le  chanvre  dans  un  trou  ou 
marc  d'eau  il  donne  plus  de  peine  et  de  travail, 
et  il  est  plus  sujet  à  se  salir  de  boue  que  dans 
l'autre  méthode.  D'ailleurs  sa  situation  est  alors 
ni  précaire  que  quelques  heures  de  plus  qu'Un 
temps  convenable  lui  enlèveront  sa  couleur  verte 
et  argentée,  et  feront  pourrir  son  écorce,  ce  qui 
lui  fera  un  tel  dommage  qu'à  peine  il  sera  ven- 
dable. Si  au  contraire  il  n'y  reste  pas  assez  long- 
temps, de  quelques  heures  seulement,  on  ne  pour- 
ra ni  le  broyer  ni  le  nettoyer  assez,  de  sorte  qu'il 
sera  d'une  si  mauvaise  qualité  qu'on  aura  peine 
à  le  vendre. 

Le  produit  d'une  pièce  de  terre  ensemencée  de 
chanvre  dépend  non  seulement  de  la  température 
de  la  saison,  mais  aussi  de  la  bonté  du  sol.  J'ose 
me  flatter  que  celui  que  je  destine  à  cette  culture 
est  de  la  meilleure  qualité,  et  que  par  conséquent, 
si  ma  semcD^o  est  bonne,  je  réussirai. 


Culture  du  Chanvre. 

Avis  est  donné  par  le  présent  qu'il  sera  nouinu'- 
des  agents  par  son  Excellence  LoRD  DoRCHES'i  ;:t<. 
à  Québec  et  à  Montréal,  pour  acheter  pour  le 
compte  du  Gouvernement,  tout  le  chanvre  du  crfi 
de  la  Province,  qui  sera  à  vendre  durant  un  cer- 
tain nombre  d'années,  à  des  prix  fixés,  propor- 
tionnés à  sa  qualité,  et  suffisants  pour  encourager 
la  culture  de  cet  article  ;  on  publiera  les  particu- 
larités dans  le  cours  du  mois  prochain. 

Ceux  qui  voudront  ensemencer  le  printemps 
prochain  une  partie  de  leurs  terres  avec  du 
chanvre  auront  (par  cetts  information  que  le 
Gouvernement  donne  de  bonne  heure  de  son  in- 
tention d'en  assurer  la  vente  aux  cultivateurs) 
assez  de  temps  pour  préparer  le  sol  pour  cette 


le  la^aro- 
ax  en  \&b- 

m  trou  ou 
de  travail, 
)  que  daiiM 
n  est  alorn 
plus  qu'Un 
uleur  verte 
rce,  ce  qui 
1  sera  vcn- 
assez  long- 
m  ne  pour- 
sorte  qu'il 
aura  peine 

smencée  de 
împérature 
i  sol.  J'ose 
5tte  culture 
conséquent. 


lera  nomtuf 

»RCHESTî:t<. 

ter  pour  le 
ivre  du  crû 
•ant  un  écr- 
iés, propor- 
encourager 
les  particu- 

• 

)  printemps 
3S  avec  du 
;ion  que  le 
î  de  son  in- 
altivateurs) 
pour  cette 


.-  47  — 

nemonçe,  que  l'on  peut  avoir  en  ^'adressant  aux 
Directeurs  en  cette  ville  et  à  Montréal. 

HuGH  GiNLAT,  Secrétaire 

pour  la  Branche  de  Québec 

de  la  Société  d'agriculture. 

Québec,  19  janvier  1790. 

Kxtrait  d'un  rapport  des  Directeurs  de  la  Société 
d'agriculture,  à  Son  Excellence  le  Lord  Dor- 

CHE8TER. 

"  Nous  sommes  dans  la  ferme  opinion,  que  si 
"  l'on  rend  la  culture  du  chanvre  générale  en  cette 
"  Province,  en  supposant  que  chaque  cultivateur 
•  qui  a  du  terrain  propre  à  cet  effet,  (ce  qui  est 
"  trôs  commun  dans  la  majeure  partie  de  ce  pay:*) 
"  n'assigne  qu'une  petite  partie  de  la  terre  pour 
"  la  pr<jduction  de  cet  article,  il  en  sera  produit 
''une  quantité  très  considérable  dans  l'étendue 
"  de  la  Province  ;  et  que  cet  objet  n'intéresserait 
"que  peu  les  autres  branches  de  l'agriculture, 
"  attendu  que  la  plus  grande  partie  de  ce  travail 
"  se  ferait  dans  une  saison  où  le  cultivateur  n'a 
guère  d'autres  clioses  à  faire.  Que  les  ressources 
du  pays  pour  payer  les  manufactures  Britan- 
niques importées  pourraient  être  augmentées 
au  double,  et  cela  en  fournissant  un  nouvel 
objet  d'une  utilité  très-essentielle  à  la  marine 
et  au  commerce  de  la  Mère  Contrée;  nous 
sommes  d'opinion  que  si  cet  article  reçoit  de 
l'encouragement,  la  culture  en  deviendra  géné- 
rale en  cette  Province  avant  la  fin  de  sept  an- 
nées. " 


Au  Château  Saint  Louis,  dans  la  Ville  de  Québec, 
le  2  mars  1790. 

Prissent:   Son    Excellence   le   Très-Honorable 
GuT  Lord  Dorchester,  en  Conseil. 

L'encouragement  de  la  culture  du  chauvre  dans 
«ctte  Province,  étant  avantageux,  Son  Excellence, 


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—  48  - 


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ili.L' 


de  Tavis  Ju  Conseil,  ordonne  £T  DÉCLARE  par 
ces  présentes,  que  tout  chanvre  du  produit  de 
cette  Province,  qui  sera  offert  pour  être  vendu 
dans  l'une  ou  l'autre  des  Villes  de  Qu^btc  ou 
Montréal,  sera  acheté  pour  le  compte  du  Gouver- 
nement, suivant  les  prix  ci-dessous,  savoir, — 
chaque  tonneau  de  la  première  qualité,  semblable 
à  celle  distinguée  sous  la  domination  du  Chanvn 
nettoyé  de  Russie,  à  trente-cinq  livres  ;  chaque 
tonneau  de  la  seconde  ({ualité,  semblable  à  celle 
distinguée  sous  la  domination  de  RussiA  Outshot 
à  trente-trois  livres  ;  chaque  tonneau  de  la  troi- 
sième qualité,  semblable  à  celle  distinguée  sous  la 
domination  du  chanvre  d&nii  nettoyé  ù.  treutc-une 
livres  et  dix  shelins  ;  et  chaque  tonneau  de  la 
(Quatrième  qualité,  semblable  à  celle  distinguée 
8OU.S  la  domination  de  Codillb  de  Russie,  à  vingt- 
trois  livres  j  le  tout  courant  de  cette  Province. — 
Et  il  a  plu  eu  outre  à  Son  Excellence  d'ordonner, 
que  ces  mémos  prix  seront  continués  à  être  payés 
par  le  (iouvernement  pour  tout  chanvre  ainsi  pro 
duit  et  qui  sera  offert  pour  être  vendu  jusqu'à' 
premier  jour  de  juillet  de  l'an  mil  sept  cent 
quatre-vingt  dix-huit  :  et  que  dans  chaque  moi?, 
le  premier  lundi,  en  commençant  le  premier  lundi 
d'octobre  prochain,  à  continuer  pendant  l'espacj 
de  temps  ci-devant  mentionné,  est  par  oc»  présentes 
fixé  pour  l'inspection  de  tout  et  tel  chanvre,  par 
des  personnes  capables  et  prudentes,  qui  seront 
nommées  à  cet  effet  par  le  Gouverneur  ou  lo  com- 
mandant en  chef  d'alors,  qui,  sur  preuve  suffisante 
que  le  chanvre  qui  a  été  offert  est  du  produit  dti 
quelque  partie  de  cette  Province,  examineront  et 
certifieront  la  qualité  de  ce  chanvre  conformément 
à  certaines  montres  de  chanvre  de  Russie  des  des- 
criptions ci-devant  mentionnées,  qui  seront  im- 
portées d'Angleterre  à  cet  effet  et  qui  seront  spus 
les  yeux  de  toutes  personnes  intéressées. — Et  il 
est  en  eutre  déclaré  par  ces  présentes  que  les  paie- 
ments qui  seront  faits  pour  tout  et  toi  chanvre, 
oonfonuéineut   au  tarif   ci    devant  mentionné, 


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DÊCLÀR2  par 
u  produit  de 
Lir  être  vendu 
Je  Québec  ou 
te  du  Gouver- 
U8,  savoir, — 
ité,  seniblabk 
n  du  Chunvn 
vrea  ;  chaque 
ublablc  à  celle 

581 A  OUTSHOT 

au  de  la  troi- 
inguée  sous  la 
fé  à  trentc-unt! 
bonucau  de  1h 
lie  distinguée 
lussio,  à  viugt- 
:e  Province. — 
ce  d'ordonner, 
is  à  être  pay<îs 
Qvrc  ainsi  pro 
endu  jusqu'à' 
mil  sept  cent 
i  chaque  moi;*, 
1  premier  lundi 
ndant  l'espacj 
ir  ces  présentes 
1  chanvre,  par 
tes,  qui  seront 
eur  ou  le  com- 
reuvc  suffisante, 
du  produit  dti 
examineront  et 
conformément 
Russie  des  des- 
[ui  seront  im- 
(][ui  seront  epns 
iressées. — Et  il 
es  que  les  paic- 
et  tel  chanvre, 
ut  mentionné, 


—  49  — 

Beront  faits  par  le  député  Paie-Mattre-Général  dea 
troupes  de  Sa  Majesté  à  Québec  ou  à  Montréal, 
ou  par  quiconque  agissant  dans  cette  capacité, 
sur  des  certificats  convenables  qui  lui  seront  pré^ 
Bontés  du  poduit  et  de  la  qualité  et  quantité  qui 
aura  été  livrée  aux  personnes  nommées  pour  le 
recevoir.  De  quoi  tous  ceux  qui  y  seront  intéres^ 
-"^8  doivent  prendre  oonnaissanoe  et  agir  en  con- 
séquence. 

Par  ordre  de  Son  Excellence, 

^     J.  Williams,  G.  0. 

{Lettre-circulaire  aux  curéi  dei  campagnes.) 
Monsieur, 

L'état  de  l'agriculture  influant  beaucoup  sur  le 
Bort  du  peuple,  et  singulièrement  des  pauvres, 
c'est  avec  confiance  que  nous  nous  adressons  à 
vous,  pour  vous  prier  de  concourir  avec  la  So- 
ciété pour  le  bien  général  ;  nue  des  voies  les  plus 
sûres  de  l'efiectuer  est  d'éclairer  les  habitants  par 
le  moyen  de  leurs  pasteurs:  en  (K>nséquenoe, 
Monsieur,  nous  avons  résolu  de  vous  faire  part 
de  plusieurs  expériences  déjà  faites  en  cette  pro- 
vince  d'après  les  instructions  de  la  Société,  sur- 
tout relativement  aux  préparations  des  grains  ;  il 
en  est  quelques-unes  dont  l'efiloacité  a  été  recon- 
nue et  prouvée  par  des  essais  bien  suivis,  et  qui 
ont^eu  beaucoup  de  succès. 

En  vous  transmettant  les  divers  procédés  que 
nous  avons  déjà  employés  ou  les  découvertes  ulté- 
rieures que  nous  pourrons  faire,  nous  vous  prions, 
Monsieur,  de  vouloir  bien  instruire  vos  paroissiens 
de  ces  essais  et  de  la  façon  de  les  bien  exécuter, 
en  vous  donnant  la  peine  de  les  leur  expliquer  de 
la  manière  que  vous  jugerez  plus  convenable  pour 
les  persuader.  Nous  avons  à  cet  effet  pris  des  me- 
sures pour  faire  parvenir  sans  frais  à  ceux  de 
vous,  Messieurs,  qui  ne  reçoivent  pas  la  Gazette 
les  diverse»  expériences  d'une  utilité  constatée; 


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—  50  — 

TOTU  les  aurez  toutes  succesfilremeiit  ;  D(^u8  com- 
mencerons à  TOUS  les  adresser  assez  tôt  avant  les 
semailles  prochaines. 

Nous  nous  flattons  aussi,  Messieurs,  que  tous 
voudrez  bien  de  votre  côté  nous  faire  part  de  voa, 
lumières,  de  vos  idées  sur  l'amélioration  de  notre 
culture,  de  vos  expériences  o^  qeUes  de  vos  pa- 
roissiens et  autres  dont  vous  pourriez  avoir  cou- 
naissance.'  ■''■'"' 

J'ai  rhonneur  d'être  très-parfaitement, 
Monsieur, 

Votre  très-btmible  et  très-obéissant  serviteur, 
Pour  les  Directeurs,  Hugh  Finlat, 

Secrétaire  pour  la  Branche  de  Québec 

Québec,  janvier  1790. 


Lettre  de  Monsieur  de  Gaspé,  Seigneur  de  St-Jean 
nu-dessous  de  la  Pointe-Lévis,  au  Secrétaire. 

"  J'ai  reçu  l'honneur  de  la  vôtre  et  y  répands 
suivant  vos  désirs,  en  vous  communiquant  les  ré- 
sultats des  expériences  quç  j'ai  faites  en  pr'^parant 
les  blé  avant  de  les  semer. 

"  Après  avoir  pris  trois  minots  de  blé,  dans  le- 
quel il  y  avait  Ib  quart  de  blé  noir,  je  me  suis 
servi  de  la  manière  usitée  par  les  fermiers  d'An- 
gleterre. J'ai  semé  les  trois  minots  préparés  de 
cette  sorte,  qui  ont  produit  deux  cents  gerbes,  et 
qui  ont  rendu  à  quatre  gerbes  pour  un  minot, 
sans  y  trouver  un  seul  grain  de  blé  noir. 

"  Je  pense  qu'on  ne  saurait  trop  encourager 
les  habitants  canadiens  à  employer  des  moyens  si 
simples  et  pourtant  si  utiles  pour  rendre  ^a  mois- 
son plus  fertile  dans  cette  colonie.  " 

"  Je  suis  Monsieur, 

*'  Votre  très  humble  serviteur, 

'^  la.  Au.  DE  GASPf . 

"  SUera,  le  24  déçemtbrp'  1789. 

".  À  Monsieur  Finlat,  secrétaire  de  la 

"  SoeiM  pour  encourager  ragriculture.  " 


RMP 


, 3->"Oj ,  Lii.iMi|n.ii»mi|i  i.n«m  tu  ■TM«»'i'iii',!i' 


—  61  — 

!2/«^«  ntr  Itt  effet»  dés  trempetntnê*  dei  graine 
avant  de  les  semer. 

La  présente  est  pour  répondre  à  rhonneur  de 
la  vôtre  au  sujet  du  résultat  des  différentes  ma- 
nières de  préparer  le  blé  de  semence  que  vous 
m'aviez  adressées  de  }a  part  de  messieurs  les  Di> 
recteurs  de  la  Société  d'agriculture,  afin  de  préve- 
nir la  carie  ou  le  Blé-noir. 

J'en  ai  préparé  uu  demi  minot  suivant  la  pre- 
mière méthode  indiquée,  et  la  moitié  J  un  demi 
minot  suivant  la  seconde,  et  qui  ont  été  semés  en 
deux  différents  temps.  Il  ne  s'est  point  trouvé,  ni 
dans  l'un  ni  dans  l'autre,  de  blé-noir.  ,' 

Je  me  propose  de  faire  les  autres  préparations 
le  printemps  prochain,  quoique  je  pense  que  la 
première  soit  suffisante,  si  elle  a  aussi  bien  réussi 
dans  les  autres  parties  de,  la  province  :  parce 
qu'elle  est  plus  commode  dans  la  pratique;  k 
chau^,  qui  entre  dans  Wutes  les  autres,  suffit 
dans  celle-ci. 

Je  suis,  etc., 

B.  Panet,  Ptre,  curé  de  k  Rivière-Ôuelle. 

Éapport  de  m.  Salaberry  aux  Directeurs. 

Sur  ma  motion  du  15  février  pour  l'impressicn 
des  essais  de  M.  CfouiLLARD,  ayant  été  chargé 
de  lire  la  collection  de  ses  écrits  et  d'en  rédiger 
des  extraits  pour  les  présenter  à  l'assemblée,  j'ai 
en  conséquence  fait  les  suivants  de  son  mémoire 
sur  les  préparations  des  grains,  où  il  disserte  avec 
la  capacité  d'un  homme  très  versé  dans  l'agricul- 
ture. En  présentant  les  résultats  de  diverses  ex- 
périences qu'il  a  faites  avec  exactitude  il,  discute 
savamment  et  en  connaisseur,  les  objets  relative- 
ment aux  meilleures  méthodes  de  prévenir  la  carie 
ou  blé  charbonné.  Il  en  résulte  que  quelques-unes 
des  épreuves  publiées  par  la  société  n'ont  pas  été 
sans  succès  chez  M.  Gouillaid;  mais  ne  l'ont 
toas  eu  aussi  complet  que  quelques  autres  qu'il  4 
eî4but4$e8  avec  beaucoup  de  travail  ;  enir'àii^ 


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—  52  — 

voîôi  la  reœtte  qu'il  indique  comme  la  plus  avan- 
tageuse, la  plus  facile  en  même  temps  la  moins 
dispendieuse  : 

Préparation  indiquée  par  M.  CouUlard. 

Pour  lessiveï  240  livres  de  blé,  il  faut  vingt- 
6inq  pintes  d'eau,  deua  livres  et  demi  de  crottin 
de  poule,  autant  de  crottin  de  mouton,  ou  à  la 

Î>lace,  autant  de  celui  de  pigeon  ;  on  laisse  ce  mé- 
ange  infuser  dans  une  cuve  penda;  louze  ou 
quinze  jours,  ayant  soin  de  le  r&ifix^  .-:  de  temps 
en  temps  aveo  un  bâton  ;  au  bout  de  ce  temps  on 
le  tire  à  clair^  On  prend  une  partie  de  la  liqueur, 
que  l'on  fait  chauffer  ;  on  y  fait  dissoudre  trois 
livres  de  chaux  éteinte  ou  tme  livre  et  demie  de 
chaux  vive^  Si,  lors  de  la  dissolution,  l'efferves- 
cence est  trop  forte,  on  y  fait  jeter  r  i  peu  d'eau 
froide  pour  l'apaiser  ;  on  mêle  ensuit  e  cette  eau 
de  chaux,  avec  le  surplus  de  l'infusion  de  fumier  ; 
et  on  fait  alors  tremper  les  240  livres  de  blé  (après 
l'avoir  fait  laver,  écumer  et  sécher  convenable- 
ment) dans  cette  lessive  pendant  dix  minutes  ou 
environ.  On  le  fait  étendre  eubaite  et  remuer  sou- 
vent, jusqu'au  lendemain  où  on  le  sème. 

M.  Couillard  s'est  servi  aussi  avec  succès  pour 
pour  cette  espèce  de  préparation,  de  l'urine  hu- 
maine et  la  suie  de  cheminée,  en  diminuant  alors 
les  autres  doses.  Il  assure  avoir  itérativement 
éprouvé  les  recettes  ci-dessus  aveo  beaucoup  de 
succès  :  que  rien  de  meilleur  contre  le  blé  noir. 
Il  dit  que  le  produit  est  de  quatre  gerbes  pour 
un  minot  ei\  et  environ  1^26,  et  de  beau  blé  sans  i 
un  grain  de  noir.  | 

Orge  et  Avoine. 

M.  Couillard  après  des  observations  sur  les  ma- 
ladies de  l'orge  et  de  l'avoine,  indique  comme  pré- 
servatif, de  faire  subir  à  ces  grains  des  prépara- 
tions comme  pour  le  blé.  Il  donne  aussi  à  cet 
égard   la   préférence   à  sa   méthode.    On  mcj 


-.  53  — 

permettra  donc  de  renvoyer  pour  cet  objet  à 
l'extrait  que  j'ai  fait  oi-desous,  que  je  certiâ« 
véritable. 

L.  De  Salaberrt, 

Beauport,  26  février,  1790. 

Lettre  de  M.  CLEaeoRN  de  Lanton  sur  la  Ri> 
vière-du-Loup  (au-deseus  des  Trois-Rivières), 
en  date  du  26  février  1790. 

Le  5  de  juin  je  reçus  environ  une  pinte  de  blé 
des  Ëtatft-Unis  d'Amérique  par  le  Colonel  Asa 
Porter — je  le  semai  le  lendemain  sur  de  là  terre 
fort  F  igre  et  qui  n'était  nullement  propre  pour 
le  blé.  La  saison  fut  très-sèche,  et  je  ne  m'aper- 
çus pas  qu'il  levât  avant  le  19. 

Il  était  parfaitement  épié  le  2  d'août,  tout-à- 
fait  en  fleurs  le  11  et  le  12,  et  on  le  coupa  le 
10  de  septombre,  96  jours  depuis  qu'il  avait  été 
semé.  Le  produit  n'était  pas  un  grain  aussi  pe- 
sant et  aussi  plein  que  celui  que  j'avais  semé  au- 
paravant, ce  que  j  attribue  à  ce  que  le  terrain 
n'était  pas  assez  gras  pour  le  nourrir,  car  c'était 
la  troisième  fois  qu'il  avait  été  semé  sans  être 
fumé,  ni  pacagé.  Je  suis  pleinement  convaincu 
que  si  ce  blé  eut  été  semé  en  même  temps  que 
l'autre,  et  qu'il  eut  eu  les  mêmes  avantages,  le 
grain  aurait  été  d'une  meilleure  qualité  qu'aucun 
blé  que  j'aie  encore  vu  dans  cette  Province  j  d'ail- 
leurs il  n'est  point  sujet  à  la  rouille. 

Extrait  d'une  lettre  de  Jacob  Jordan,  écuyer, 
résident  à  Terrebonne,  près  de  Montréal. 

Je  puis  maintenant  vous  apprendre  le  succès 
du  blé  de  semence  que  je  reçus  de  vous  le  21  de 
mai. 

J*en  donnai  une  once  au  Capitaine  Valliquet, 
qui  le  sema  le  même  jour  sur  un  terrain  labouré 
le  printemps.  Ce  blé  se  trouva  mûr  et  fut  coupé 
le  même  jour  que  celui  qui  avait  été  semé  le  5  de 
mai  ;  il  en  recueillit  trois  chopines. 


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—  64  — 

J'en  ^onntti  au  Cure  Beaùmont  une  demi  odoo, 

Î'  [ui  fut  semée  lo  21  mai  (comme  le  précédent)  et 
ùt  coupée  le  21  d'août;   le  produit  fut  d'ùDe 
ohopine. 

Le  20  de  mai,  j'en  semai  20  grains  dans  uù 
terrain  maigre  à  jardin,  à  six  pouces  les  uns  des 
autres;  k-s  tiges  furent  renchaussées  le  20  de 
juin. 

1ère  coiipA  lo  20  août  i  ) 

2me  coupo  le  25   do   i  > produit  total  une  choploe. 

3uie  coupe  le    1  sept.  ï  ) 

Ce  blé  est  de  l'espèce  barbue,  d'un  beau  grain 
rouge  clair  ;  la  première  et  la  seconde  coupes  pro- 
duisirent du  grain  parfaitement  plein  ;  la  troisième, 
ou  ce  que  l'on  appelle  revenu,  n'était  pas  si  mûre. 

JElapport  de  Kenelm  Cuandlek,  écuyer,  rési- 
dent à  Québec. 

On  a  semé  le  27  mai,  à  Powell  Place,  une  livre 
et  demie  de  blé  d'été  reçu  de  M.  Finlay  ;  le  pro- 
duit n'a  été  que  do  neuf  livres,  parce  qu'il  avait 
été  abattu  par  un  coup  de  vent,  et  que  la  paille 
se  trouvait  trop  faible  pour  se  relever,  ce  qui  fut 
cause  qu'il  en  pourrit  une  grande  quantité  sur  la 
terre.  On  le  coupa  le  5  septembre  parfaitement 
mûr. 

On  a  semé  une  livre  et  neuf  onces  de  ce  même 
blé  à  Montmorency  le  29  de  mai,  et  on  l'a  récolté 
le  5  de  septembre.  Le  produit  de  cette  semente 
a  été  environ  36  livres,  quoique  les  oiseaux  en 
eussent  mangé  une  partie. 


Extrait  d'une  lettre  de  M.  Donald  McLîean,  de 
la  Rivière-du-Loup,  au-dessous  de  Québec. 

Je  reçus  le  20  de  mai  votre  lettre  du  17,  ac- 
compagnée d'une  livre  de  blé  d'été,  que  je  semai 
le  lendemain  ;  je  semai  aiissi  en  inême  temps  du 
blé  de  ce  pays-ci.  Je  mesurai  l'un  et  l'autre,  et 
ie  trouvai  qn'ils  pesaient  également.  Celui  que 
vous  m'avez  envoyé  fut  mûr  dix  jours  avant 


&& 


l'autre,  ce  qui,  suivant  mon  opinion,  arrive^*», 
toujours  dans  cette  partie  de  la  Province,  et  doit 
fitre  d'un  grand  avantage  aux  cultivateurs,  car 
le  temps  de  la  moisson  est  extrêmement  court. 
Le  produit  de  cette  livre  de .  blé  pesait  20  livre* 
et  3  onces. 


Extrait  d'une  lettre  de  Félix  O'Hara,  écuyer, 
en  date  de  Gaspé,  le  12  octobre.    . 

Le  long  passage  que  mon  fils  a  eu ,  en  descen- 
dant de  Québec  ici  a  fait  que  je  n'ai  pu  semer, 
avant  le  7  juin  le  blé  d'été  que  vous  m'avez  en- 
voyé. Je  l'ai  semé  dans  de  petits  trous,  et  lorsqu'il 
a  eu  poussé' à  la  hauteur  d'environ  un  pied,  je  l'ai 
renchaussé:  On  l'a  coupé  le  20  de  septembre.  Les 
bestiaux  ayant  entré  dans  le  champ  où  je  l'avais 
semé,  en  otat  détruit,  à  ma  meilleure  estimation, 
environ  la  sij^ième  partie.  Malgré  cela  j'ai  recueilli 
quatre  gallons  de  blé  net,  outre  ce  qu'on  appelle 
le  glanage,  dont  j'ai  eu  un  gallon  et  demi.  Le 
blé  net  pèse  57  Ibs.  le  minot  de  Winchester.  Je 
suis  dans  la  ferme  opinion  que  cette  espèce  de 
blé  sera  très  avantageuse  en  ce  pays  où  l'été  est  si 
court.  Vous  observereï  cependant  que  mon  épreuve 
ne  doit  pas  être  regardée  comme  décisive,  ayant 
été  accompagnée  de  quelques  désavantages  acci- 
dentels, comme  je  viens  de  vous  dire.  J'en  ferai 
une  plus  régulière  l'an  prochain,  et  je  vous  en  fe- 
rai savoir  le  résultat. 


Lu  un  écrit  présenté  à  la  Société  par  M.  BeRt 
THELOT,  au  nom  du  M.  Cdrchod,  conçu  en 
ces  termes  : 

L'exportation  du  blé  étant  une  branche  des 
plus  lucratives  de  commerce  en  Canada,  la  culture 
du  sarrasin  pourrait  y  contribuer  pour  les  raisons 
suivantes  : 

lo.  Q\i°i  ce  grain  ne  demandant  que  les  plus 
mauvaises  terres,  et  qui  n'en  produisent  aucun 
autre,  nn  eoltiTatear    ^Uir4  pourrait  par  •• 


/ 


T.  il!  .1 L  .im  \wmimmm 


■«Màii*«MiWMM)Ml 


PI 


Mîî^è 


—  56  — . 

mojfliD  employor  son  domftiDe  avantageuaement, 
jusqu'aux  landes  et  grèves. 

2o.  Que  ce  grain  étant  extrêmement  nourris- 
eant,  tan^  en  bouilliee  qu'en  pain,  U  serait  avan- 
tageux aux  pauvre»  gens,  et  étant  substitué  au- 
tant que  possible  an  blé,  augmenterait  l'expert 
'\a  dernier,  au  grand  avantage  de  la  Colonie. 

y  Que  ce  grain  croissant  extrêmement  vite, 
il  ne  demanderait  des  soins  qu'après  que  loa 
autres  semailles  seraient  faites,  la  fin  de  mai 
étant  le  meilleur  temps  pour  le  semer. 

4o.  Que  ce  grain  étant  excellent,  tant  pour  en- 
graisser la  volaille  que  les  cochons,  cela  encoura- 
gerait les  salaisons  de  lard,  ce  qui  pourrait  deve- 
nir une  excellente  branche  de  commerce,  tant 
pour  les  îles  que  pour  l'entretien  des  pêches. 

5o.  Que  ce  grain  démandant  plus  de  sécheresse 
que  d'humidité,  sa  paille  hachée  ferait  un  excel- 
lent substitut  au  manque  de  fourrage,  étant  très- 
bonne  pour  les  bêtes  à  cornes. 

Enfin  ce  grain  pourrait  par  la  suite  devenir 
aussi  Utile  an  Canada  que  la  patate.  Il  est  vrai 
que  l'on  pourrait  se  récrier  sur  son  amertume, 
mais  il  est  facile  d'y  remédier  en  le  passant  dans 
un  four  amorti  pendant  une  heure  avant  que  de 
le  moudre,  cela  \m  enlève  entièrement  ce  défaut. 


FIN, 


mfm 


kgeuaement, 

snt  nourris- 
serait  avan- 
ibstitué  au- 
ait  l'export 
jolonie. 
icment  vite, 
rès  que  le» 
fia  de  mai 

mt  pour  en- 
}la  encoura- 
turrait  deve- 
merce,  tant 
pêches, 
le  sécheresse 
it  un  excel- 
î,  étant  trôs- 

uite  devenir 
1.  Il  est  vrai 
L  amertume, 
passant  dans 
ivant  que  de 
nt  ce  défauts